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Témoignage – Dédramatiser la césarienne

 
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Voici le témoignage de cette maman qui nous raconte son accouchement par césarienne non prévu. Un moment d’une extrême intensité, bouleversée entre peur, douleurs et puis un bonheur intense et sans égale. 

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Accoucher par Voie basse.
Accoucher sans péridurale.

Après une grossesse idéale – aucune nausée, très peu de fatigue et une forme olympique qui m’a permis de retarder de trois semaines le début de mon congé maternité pour gagner du temps après la naissance de mon bébé – voilà le scénario que je m’étais fait de mon accouchement. Maman l’a fait deux fois. J’y arriverai. Même si elle reste assez vague sur la douleur, ce qui me laisse penser qu’elle me préserve pour me permettre d’aborder sereinement le jour J… Mais l’histoire de mon frère venu au monde le visage bleu, son cordon enroulé autour du cou, me convainc de garder au maximum mes sensations pour expulser le plus efficacement possible le petit être qui grandit dans mon ventre.

Les contractions, ces montagnes russes

Le terme est prévu le 8 janvier. Le 31 décembre, les contractions démarrent. L’attente semble toucher à sa fin et bien que l’inconnu m’inquiète, j’ai hâte de pouvoir être actrice de mon accouchement et de découvrir ce tout petit que nous attendons impatiemment.

Je n’avais jamais eu de contractions jusque-là et en quelques secondes, j’entrevois la montagne qui se dresse face à moi. Elles vont durer cinq jours. La douleur monte, lancinante, atteint son pic puis redescend. Dès que je la sens arriver, je me lève. C’est plus supportable debout. Elles se succèdent toutes les vingt minutes et ne me laissent pas de répit la nuit. Entre deux, je parviens tout de même à me rendormir. Je prends mon mal en patience, toutes les mamans sont passées par là. Pourquoi n’y arriverais-je pas ?

Le 3 janvier au soir, les contractions ne se sont toujours pas rapprochées mais je supporte de plus en plus difficilement la douleur. Mon mari craint que je ne puisse plus mettre un pied devant l’autre. Au téléphone, les sages-femmes de Sainte-Félicité où je dois accoucher me demandent d’évaluer la douleur sur une échelle de 1 à 10. Je réponds 9. Elles me conseillent de les rejoindre à la maternité.

 À la maternité…

Nous arrivons sur place. Une sage-femme m’examine. Mon col est dilaté à 2 cm et rien ne présage un accouchement imminent. Néanmoins, l’intensité de la douleur l’incite à me garder pour la nuit. Elle me fait une perfusion de Paracétamol pour me soulager. Mon mari se prépare à passer la nuit sur un fauteuil. Les sages-femmes lui ont donné des couvertures. Un mélange d’excitation et d’inquiétude règne dans la salle d’accouchement. Nous allons bientôt rencontrer notre bébé.

La nuit passe, le Paracétamol fait effet. Le 4 janvier au matin, les contractions se sont arrêtées et mon col n’a pas bougé. Nous rentrons chez nous, d’abord un peu déçus, puis nous relativisons. Nous avons l’impression que ce bébé se fait attendre, mais après tout, il a au moins jusqu’au 8 janvier pour pointer le bout de son nez, laissons-le choisir son moment pour arriver. Dans l’après-midi, les contractions reprennent, sur le même rythme et avec la même intensité que les jours précédents…

Un scénario pas prévu, la césarienne

Le 5 janvier au soir, je suis à nouveau au téléphone avec les sages-femmes de la maternité. Je sens que je ne pourrai pas endurer une nouvelle nuit de contractions. A nouveau, elles m’invitent à les rejoindre.

A 20h, nous passons la porte de Sainte-Félicité. Maintenant nous connaissons les lieux. Une sage-femme nous installe en salle d’examen.

« Vous souhaitez une péridurale ? »
« Je n’ai pas encore pris ma décision, peut-on attendre le dernier moment ? » « Très bien ».

Mon col est toujours dilaté à 2 cm. Le monitoring démarre. Dès l’enregistrement des premières contractions, la sage-femme ne quitte pas l’écran des yeux. Nous sentons que quelque chose a changé, l’atmosphère n’est plus la même que la veille. Elle a l’air soucieuse. A chaque contraction, le rythme cardiaque de notre bébé chute.

« Madame, on va devoir vous faire une péridurale pour soulager votre bébé »

Nouvelle contraction, nouvelle chute du rythme cardiaque. Notre bébé peine à récupérer. Entre temps, mon médecin est arrivé.

« Madame, on ne peut pas attendre que votre col se dilate, il faut faire naître votre bébé le plus rapidement possible pour ne pas le mettre en danger »

D’un coup, tout ce que j’avais échafaudé s’écroule et d’un coup, peu m’importe mon scénario d’accouchement par voie basse. Si mon bébé souffre, mettons-le au monde au plus vite, quelle que soit la méthode. Sans même que je le décide consciemment, je m’abandonne à l’équipe de la maternité et me laisse porter .
En quelques minutes seulement, toute l’équipe s’affaire autour de moi pour me préparer pour le bloc, dans un calme extraordinaire et une maîtrise totale de la situation. Je rejoins le bloc. Même atmosphère. Chacun est à son poste. Chaque action est fluide, chaque geste est précis. Mon mari me rejoint. L’opération de la césarienne commence.

Je sens tout. Les mains qui écartent mon ventre, la petite masse que l’on extrait de mon corps. Je n’ai pas fait un geste et pourtant, à aucun moment je n’ai l’impression de rater mon accouchement.

A 21h27, après un quart d’heure seulement d’opération, mon médecin donne naissance à notre bébé. Il se porte à merveille, je peux même le contempler quelques secondes avant qu’il ne soit emmené pour recevoir les premiers soins.
Mon mari le suit. Rassérénée par la vue de ce petit être en pleine forme, j’attends patiemment que mon médecin termine la césarienne et que l’on me transporte en salle de réveil.

Césarienne : « A aucun moment je n’ai l’impression de rater mon accouchement »

J’y suis. L’étage est désert. Dehors, il fait nuit et froid. A l’intérieur règne une douce chaleur. C’est la seule naissance ce soir là. Marguerite, l’infirmière de bloc, prend soin d’Octave avec mon mari. Je les attends. Et lorsqu’ils me rejoignent, je n’ai de souvenirs du bloc opératoire que la chaleur de l’équipe, le professionnalisme de chaque intervenant, les sourires sur leurs visages, les mots rassurants qu’ils m’ont soufflés à l’oreille, le cœur qu’ils ont mis à accomplir les devoirs de leur métier. Pour eux, c’était un soir comme les autres, et c’est tout naturellement qu’ils ont sauvé mon bébé.

Le lendemain matin, trois coups de cloche retentissent. C’est la tradition pour annoncer une naissance.

Quelques jours plus tard, chambre 506, je suis allongée sur mon lit, Octave est blotti tout près de moi. Je regarde mon ventre. Les sages-femmes m’ont enlevé les pansements et j’admire la perfection de la cicatrice. Sur ma peau, je vois une ligne d’une finesse extraordinaire. De la haute couture. Moi qui ne suis pas fan de tatouages, me voilà marquée à vie par la naissance de mon bébé. Et pour rien au monde je ne l’effacerais.

Apolline B C

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