Monsieur Macron, ne touchez pas à notre instruction en famille !

« – Veux-tu retourner à l’école ? » Le petit garçon de six ans, instruit à domicile depuis septembre, regarde sa maman et s’exclame : « Oh non ! C’est mieux l’école à la maison ! »
Comme Gaétan, 50 000 enfants en France ne sont pas scolarisés mais reçoivent un enseignement chez eux. C’est ce que l’on nomme « instruction en famille », qui va du homeschooling (on suit les programmes scolaires, souvent à l’aide de cours par correspondance) au unschooling (on valorise les apprentissages autonomes, selon le rythme et les passions de l’enfant).
Les motifs de cette non-scolarisation sont aussi variés que les profils des enfants et des familles : envie de faire différemment, recherche de liberté, de souplesse, d’exigence, voyage, maladie, inadaptation ou phobie scolaire…
A l’annonce de M. Macron, la semaine dernière, d’interdire l’instruction en famille à la rentrée prochaine, en obligeant tous les enfants à aller à l’école dès trois ans, ces familles se sont senties incomprises, déçues et révoltées.
« Il est injuste que l’on paye les factures de la faiblesse de l’État, explique Claire. Les renseignements et les inspections existent déjà. Ne nous laissons pas enlever cette liberté fondamentale qu’ont les parents devant l’éducation et l’instruction de leurs enfants ! »
Et les enfants, eux, qu’en disent-ils ?
Madeleine a huit ans et n’est jamais allée à l’école. Elle s’instruit chez elle, comme ses quatre frères et sœurs. « Ce que je ne comprends pas c’est cette obligation… On travaille bien, on ne fait rien de mal ! »
Marc était à deux doigts de tomber dans le décrochage scolaire quand ses parents ont décidé de l’instruire à la maison, en CM2. Il revit, travaille à son rythme, selon ses points forts et ses difficultés.
Sa sœur, Maëlle, du haut de ses onze ans, se sent pleinement investie dans la vie politique de son pays et a déjà écrit une lettre à ses députés pour expliquer son désarroi devant ce projet de loi : « Ayez la bonté de dire non à Emmanuel Macron ! »
Quand on lui demande pourquoi elle aime l’école à la maison, sa réponse est franche et immédiate : « Parce qu’on a plus de temps libre pour les amis, les sorties sportives, artistiques ou culturelles. »
Ce temps offert pour plus de liberté, de lecture, d’activités, de découvertes et de jeu, est une motivation qui revient toujours chez ces familles.
Quand on demande à Jeanne, neuf ans, ce qu’elle fera si elle est obligée de retourner à l’école, elle réfléchit quelques instants… « J’aurai moins de temps pour lire et jouer, et j’apprendrai sans doute moins de choses intéressantes. Mais je n’aurai pas le choix ! »
Mais tous ne se montrent pas aussi dociles, tant leur colère est grande.
« Si Macron le fait, je fais exploser la planète ! » gronde Gabriel avec sa fougue d’adolescent de quatorze ans, si heureux d’apprendre différemment cette année. « Certains enfants apprennent mieux chez eux qu’à l’école, continue-t-il. Pourquoi leur interdire ? »
Paul, onze ans, ne comprend pas que le président de la France ne respecte pas la Constitution : « Il doit montrer l’exemple ! » Puis il ajoute : « Il y a souvent eu, dans l’histoire, des périodes où la liberté est menacée, où il faut résister. On sera un peu comme Robin des bois ! »
Une pétition circule et a déjà recueilli plus de 70 000 signatures. Un mouvement invite aussi à écrire des lettres personnelles à Brigitte Macron, qui, dit-on, est particulièrement sensible à la question de la scolarité et de la famille.
Le plus grand souhait de ces familles ? Faire changer le regard sur l’école à la maison.
« Nous ne sommes pas contre l’école, précise Claire. Nous voulons juste nous battre pour avoir le choix. Pour qu’une autre alternative soit possible. »
« Nos enfants ne sont pas des asociaux en marge de la vie normale, résume Héloïse. Au contraire, ils sont poussés à être curieux, à apprendre par eux-mêmes, à aller vers les autres, à travailler pour le plaisir ! »
Alors, si on les encourageait plutôt que de leur voler cette liberté ?
Clarisse
@lesptitsblonds
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2 commentaires
Bonjour,
L’école que Macron destine à nos enfants n’est que l’aboutissement d’un processus de désinstruction commencé avec le « tournant de la rigueur », c’est-à-dire grosso-modo à partir de 1984.
Prémices d’un monde « Orwellien », une sonnette d’alarme était tirée, dés cette époque, par Isabelle Stal (docteur en philosophie et professeur à l’IUFM de Nice) et Françoise Thom (historienne et soviétologue française, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne), qui alertaient dans leur livre « L’école des barbares », les dérives du système scolaire « orchestrées » par les politiques.
Extrait :
« L’école a cessé de remplir sa fonction principale, qui est de structurer l’intelligence et l’expression des élèves. Elle est devenue paradoxalement un système de désinstruction. À l’école primaire on n’apprend plus à lire ni à écrire : les deux tiers des élèves ne le savent plus. Cela s’inscrit dans un relativisme généralisé des valeurs morales, des cultures, des religions et des manières de s’exprimer, aucune manière de vivre n’étant jugée supérieure à une autre. On a cassé tous les repères normatifs. On a supprimé l’histoire chronologique. Une démarche analogue a été effectuée pour saper l’enseignement de la langue et de la littérature. Globalement, on fait des élèves des barbares qui ne parlent et ne comprennent qu’un seul idiome, celui de la télévision. Une formation sacrifiée au nom d’un utilitarisme à courte vue qui empêche d’accéder aux idées générales. Il n’y a pas un élève sur cent qui soit capable de bâtir une phrase complexe. Une attitude qui va jusqu’à bannir toute discipline ; tout ce qui est contrainte est jugé comme un mal. L’exemple le plus illustre de cet état d’esprit est le ministre actuel, Jack Lang, le ministre du tag et du rap. C’est comme ça qu’on ramène les enfants à l’animalité. »
Il semble impératif, aujourd’hui, pour le bien-être de nos enfants et du nôtre également, de ne plus écouter ni respecter une seule des règles imposées par ce gouvernement et ses lois tant qu’un autre régime, basé cette fois sur les « Lois de la Nature » ne le remplace.
Rappelons en quelques mots, ce qu’on appelait, dans la jeunesse de l’humanité, l’École et l’Éducation.
On s’est habitué à rapprocher le nom de Minerve de celui des Muses et du Mont Parnasse.
Ceci a une cause lointaine qu’il faut expliquer.
Parnasse se disait antérieurement Larnassas, mot qui signifie Ecole. Il dérive du verbe « laren » ou « leeren », enseigner en anglo-saxon. « Lar » signifie doctrine, et « Lareow », Maître ou interprète de la parole divine. Il existe dans la Belgique plusieurs endroits nommés Lærne, Leerne, Lerne ; c’était des lieux consacrés à l’instruction du peuple.
« Les dieux Lares étaient, dans leur origine, des précepteurs du public. Diane était réputée Lare » (De Grave, La République des Champs Élysées).
Il s’est donc formé, chez les Celtes, une catégorie de Maîtresses d’Ecole qui a porté différents noms. On les appelle souvent des Normes (d’où normale), et on nous représente trois Normes fondant un collège chez les Germains et les Scandinaves ; de là le mot Dryade (dry, trois). Mais le nom qui a surtout été conservé est Druidesse, féminin de Druide.
D’où vient-il ?
Fabre d’Olivet dit (Etat social de l’homme) : « Le mot Drud signifie l’enseignement radical, le principe de la science. Il vient du mot rad ou rud (mots qui ont fait irradier et radiation), qui veut dire une racine. De là le latin radix, l’anglais root, le gallois gredham, etc. »
Chez les Irlandais, il est quelquefois question de Druidesses appelées « ban-drui », et plus souvent de « ban-filé », qui, comme les « filé », étaient à la fois devineresses et poétesses.
Or ban signifie Mère. Ce mot « ban-drui » voudrait donc dire Mère-Enseignante.
Dans la mythologie, on résumera cet enseignement en quelques mots, on dira que la parole des femmes éclairées était l’oracle des voyantes. On nous parle de l’enseignement des Prêtresses qui était oral, et on nous dira aussi que, si elles ont laissé des écrits, ils ont été détruits.
Mais ce qui est certain, c’est qu’elles ont laissé une tradition qui s’est perpétuée de Mère en fille, et c’est cela qui est le fond même de l’éducation.
Dans l’île de Trinacrie, qui serait l’Angleterre, les compagnes de Minerve sont appelées Etairoi. « Nom encore en usage en Flandre », dit de Grave.
C’est de ce nom qu’on a fait hétaïre (prêtresse).
A l’époque reculée où l’homme n’avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l’opposition, à la contradiction, à la domination.
C’est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire (de « disciple », « discipulus », latin, de « discere », s’instruire) qui est toujours restée depuis dans la société, et qu’on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
C’est cette retenue des mauvais instincts qui fut d’abord la Religion. La connaissance que l’on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l’homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
On institua donc une règle de vie commune, dont l’homme comprenait la nécessité, car il s’y soumettait volontairement. C’est dans cette vie calme et bien organisée qu’on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu’on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l’usage abusif mène à la folie.
Dans cette société idéale, l’homme ne s’appartenait pas à lui-même, il était à la vie familiale qui devint la vie sociale, et c’est cela qu’on exprime par le mot « civilisé » (« civis », citoyen, à Rome, était l’homme affilié à la communauté).
Toutes les communes, toutes les républiques furent primitivement des associations de vie et de travail, sous les auspices d’une Déesse nationale. Et ces républiques ont été puissantes tant qu’un même lien unissait les citoyens entre eux comme des frères, et les unissait avec la Déesse comme avec une Mère.
La dissolution des Etats, c’est-à-dire le désordre, commença quand certains hommes, troublés par le mauvais esprit qui engendre l’orgueil, voulurent mettre leur personnalité au-dessus des autres, s’affranchir des lois établies et dominer les faibles. Cette révolte fut le commencement de l’erreur sociale, c’est-à-dire de l’injustice.
L’éducation était encore donnée chez les Gaulois par les grandes prêtresses et prophétesses que les Romains trouvèrent dans la Gaule et dans la Germanie lorsqu’ils allèrent combattre les guerriers de Vercingétorix et d’Arminius.
Dion parle de Gama, vierge voyante des Marcomans ; Strabon, des prophétesses chez les Cimbres ; il dit des Gauloises qu’elles sont « fécondes et bonnes éducatrices ».
Ces premières institutrices n’enseignaient pas seulement l’astronomie, la physique et la biologie, elles avaient acquis la connaissance des propriétés des plantes et en avaient fait la base de l’art de guérir, premier mot des sciences médicales. Et c’est pour cela que Minerve est surnommée Bélisama, quelquefois aussi Hygie ou Hygiœa. Ceacht est la Déesse de la médecine chez les Irlandais. Telles sont les institutrices philanthropes qui ont été nommées « Helisiens », « Heilige » (médecin).
Nous comprenons maintenant combien les femmes qui savaient tant de choses devaient avoir de prestige dans ce monde primitif.
Cordialement.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/faitsettempsoublies.html
Sur nos cinq enfants deux sont scolarisés à la maison, un primaire et un collégien.
Tous deux diagnostiqués hauts potentiels avec plus de 140 de QI, un saut de classe mais encore en en tête de classe à s ennuyer, rester toute une journée assis sur une chaise ne leur convenait pas. Au collège les moqueries, le chahut et niveau sonore, voire le harcèlement, rendaient notre grand très malheureux et les enfants étaient à la maison en tension permanente. Depuis l ecole à la maison (en suivant des cours par correspondance), ils continuent d apprendre mais à leur rythme, ils ont du temps pour pratiquer chaque jour d’un instrument, faire du théâtre, du sport, du scoutisme. Ils ne manquent pas d amis! Au lieu de passer du temps dans les transports, ils sont dans le jardin ! Au lieu de faire des devoirs (les leçons sont apprises sur le temps de classe) ils peuvent jouer. Notre ado est redevenu enfant et grandit en douceur, paisible, heureux. Ils sont très angoissés à l’idée que cela s arrête si brusquement.