Témoignage – « Perdre un proche pendant sa grossesse ou quand les sentiments se mélangent… »

« L’année 2016 devait être la plus belle de ma vie avec l’arrivée de mon fils, mais c’est aussi celle où j’ai perdu mon papa.
Après avoir gardé le secret quelques temps, nous décidons d’annoncer ma grossesse à ma famille le jour de Pâques, quelques jours avant la première échographie. Une surprise accueillie avec joie, le premier petit-enfant allait arriver en novembre ! Mon papa avait hâte d’être grand-père. Il nous glissait de temps à temps des petites phrases anodines « Je ferai ça avec mes petits-enfants » , « Quand je serai grand-père… ». Je revois encore son SMS après la première échographie quand je lui ai dit que tout allait bien « Bonne nouvelle. Reste zen. Bisous ».
Une fois le cap des trois mois franchis, je me dis que ça ne sera que du bonheur, le plus inquiétant étant passé.
La grossesse évolue bien, on apprend que l’on va avoir un petit garçon. Chez moi, nous sommes 4, 4 filles. On a toujours demandé à mon père s’il ne regrettait pas de ne pas avoir eu de garçon, mais je pense que cela lui était égal. Il était heureux d’avoir un petit fils tout comme il aurait été ravi que ça soit une fille.
Le 7 août 2016, je suis dans mon sixième mois de grossesse. Je pars travailler comme d’habitude, je suis de bonne humeur car ce soir je suis en vacances, les dernières que nous sommes censés passer à deux avant l’arrivée de bébé !
Nous avons passé une bonne soirée chez mes parents hier soir et nous avons même dormi là-bas. Aujourd’hui, mes parents partent en excursion avec l’une de mes sœurs et mon mari. On se dit « à ce soir »…
À midi, je n’ai pas de nouvelles. D’habitude mon amoureux m’envoie un message pour me dire qu’ils sont bien arrivés, mais ça arrive qu’il oublie. Inquiète, je finis par envoyer un SMS à ma sœur, l’imaginant en voyant mon message en train de se moquer de moi et de ma faculté à m’inquiéter pour un rien. Pas de réponse.
Et puis, tout bascule. Mon mari arrive sur mon lieu de travail, je sais qu’il se passe quelque chose, il est censé être à des centaines de kilomètres de là. C’est très net comme souvenir dans ma tête et en même temps surréaliste.
Il me raconte, « Ton papa a fait une crise cardiaque… ». Je ne comprends pas, il allait très bien ce matin. Je veux aller le voir à l’hôpital, sauf que c’est trop tard ; il n’a pas pu y aller, c’était trop tard. Après c’est plus flou, j’essaie de comprendre comment on en est arrivés là. Ce matin, j’étais une future maman heureuse et me voilà orpheline de père.
Je pense à moi au départ, à ma tristesse de ne plus voir mon papa, puis à ma mère, mes sœurs, mon amoureux et à toute ma famille. Puis, je pense à ce petit bébé en moi. Il ne connaîtra jamais son grand-père maternel. Avec la peine, un sentiment m’envahit, celui de l’injustice pour mon père et mon fils. Pourquoi ? Alors que son papy l’attendait avec une telle impatience… Il n’aura jamais la chance de lui apprendre à faire du vélo ou lui faire manger ses fameuses crêpes. C’était quelqu’un de bien, il aurait dû faire partie de la vie de mon fils.
Le lendemain, une peur m’envahit. Perdre mon père était quelque chose que je n’imaginais pas, que je n’avais jamais envisagée. On se dit que ça arrive chez les autres, mais jamais chez nous. Et si je perdais maintenant mon bébé ? Il doit sentir ce qu’il se passe en moi, et si je faisais une fausse couche ?
Il donne moins de coups de pieds que d’habitude. Je me dis que n’importe quoi peut nous arriver maintenant. Une sage-femme adorable calme mes peurs entre un rendez-vous pour le cimetière et un aller au funérarium. Elle nous fait entendre le cœur du bébé et me rassure, quelques instants de vie dans toute cette tristesse. Il va bien, mais il faut que je me repose aussi. Je me dis désormais il faut tenir pour ce petit bébé.
Tout le monde me parle de ma grossesse. Du sexe, du prénom que nous avons choisi… C’est la seule chose joyeuse dans ces instants. Nous révélerons à notre famille que c’est un garçon au funérarium. « Ton père devait être content… ». Ça me rend triste de parler du bébé, toujours ce sentiment d’injustice, de me dire qu’il ne connaîtra pas son grand-père. Je n’arrive plus à me projeter sur sa naissance, sur sa chambre, sur les merveilleux moments qui nous attendent.
L’enterrement se passe. Ce jour-là, le bébé me donnera beaucoup de coups. Comme s’il voulait me faire sentir qu’il était là. Nous restons ensuite quelques jours en famille pour rester ensemble. Une amie me propose de faire les magasins pour le bébé. Une semaine après un enterrement, peut-on aller faire du shopping ? C’est finalement libératoire. Je dépense beaucoup, mais je pense enfin à l’avenir à trois.
La suite de la grossesse se passe bien malgré tout. Je gère mon deuil et l’arrivée du bébé plutôt bien. Une sage-femme me prévient du risque de dépression post-partum qui peut m’attendre à la naissance. Notre fils arrive avec trois semaines d’avance, à notre plus grande surprise. On lui donne le prénom que nous avions choisi depuis des mois et en second prénom, celui de son grand-père. Un peu comme un hommage.
Mon fils a quand même reçu un cadeau de celui qu’il ne connaîtra pas, probablement le plus précieux des présents. Bizarrement ce n’est qu’à mon retour à la maison que je réalise que mon père n’est plus là pour me voir devenir une maman et que les larmes arrivent. Ensuite pendant plusieurs semaines, m’occuper de ce petit bébé a accaparé mes pensées, comme si le travail de deuil était en pause.
La fin de mon congé maternité et le fait de laisser mon bébé à une nourrice a réenclenché le processus.
Depuis, il y a des moments avec et d’autre sans. Il y a les premières fois « sans » mais en même temps « avec ». Le premier noël sans mon papa, mais le premier avec mon fils. La première fête des pères sans mon papa, mais la première avec mon mari. Je suis partagée entre la tristesse et la joie.
Et puis je vois ce petit bout, qui change chaque jour, qui arrive à rendre le sourire à toute une famille endeuillée. Je me prépare à lui parler de son grand-père, de comment il était et surtout à quel point il avait hâte de le rencontrer. Même si la vie en a décidé autrement. »
Ludivine
© Photo Estelle Cbd
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38 commentaires
Nous somme dimanche 12 décembre 2020 ,ma famille et moi même venons de perdre ma cousine d’un décès soudain et brutal ,ce mardi .
Je suis à 9mois de grossesse, déclenchement prevue mercredis enterrement le jour d’avant pour ma cousine de 13 ans…
Comment la force mentale peut être tenue.comment ne pas culpabiliser de n’être pas là pour eux ou d’être frustré d’être mis à l’écart et de faire un deuil seul .. de ne pas faire une dépression post-partum sans s’en rendre compte… Comment déconnecté son cerveau pour arrêter de penser pour soulagé la peine. Quelle douleur horrible …
Comment ce présenter a la clinique demandant douceur et délicatesse car je suis a vif. Dur .
Bonsoir.
Je viens de perdre mon petit frère d’une longue maladie (Mucoviscidose) il avait été greffé 2 fois des poumons mais les 2 n’ont malheureusement pas réussies. Pourtant la deuxième ce passait mieux jusqu’à il y a 1 semaine.
Il es partir le 14 octobre dans la nuit. Je suis enceinte de 8 mois et demi.
Je suis très peinée car il ne connaîtra jamais sa nièce.
J’ai peur pour ma fille à naître qu’il lui arrive quelque chose ou que je n’arrive pas à m’en occuper sans répercuter ma tristesse sur elle.
Merci.
Bonjour, mon histoire date de 1994. Mon père est décédé dans un accident de voiture un dimanche 13 mars 1994. Mon fils est né le 31 mars 1994. Sans son grand père et sans sa grande mère dans la comas suite à l accident de voiture. Mon bébé est né par césarienne et m a été enlevé pour le centre néonatale 10 jours car souci de sang. Je me suis retrouvée toute seule pendant toute cette période. Mon mari me faisait des photos de notre bébé. Pendant des mois après l accouchement, mon bébé a pleuré sans arrêt. Et un jour mon pédiatre m a dit qu il fallait que je pleurs et fasse le deuil sinon mon bébé le ferait pour moi. Encore aujourd’hui j ai toujours ce sentiment d avoir blessé et fait mal à mon bébé ce 13 mars 1994.
J’ai beaucoup perdu c’est 4 dernière année et j’ai gagner beaucoup d’amour. J’ai perdu ma maman en 2016 quand ma fille avais 20 mois. Ça tellement été un dur épreuve. Mais je me suis accrocher à ma princesse. En 2017 j’apprends que je suis enceinte. Un petit bébé surprise. Mon papa ete content. Mais sa ma fait tellement de peine quand il ma dit que ma maman serais tellement fière. La sensation de vide est revenu. Le 4 janvier 2018 mon beau petit homme est arrivé. Le 4 juin, 5 mois pour notre beau Émile et aussi le jour au j’ai perdu mon papa. Mon monde c est effondré. Nous venions de perdre le pillier de notre famille. Celui qui nous a tenu la tête hors de l’eau quand notre maman est morte. (Nous somme 4 enfants.) Je regarder ma princesse et mon petit prince et je me disait qu’il fallait que je sois forte pour eux malgré la peine et la douleur que je ressentais. Cette douleur est toujours présente et disparaîtra probablement jamais. On dit souvent que de parle d’eux les fait revivre. J ai hâte de parler d eux a mes enfants. Je sens que ma vie est comme un casse tête qui sera toujours inachevée parce que j ai perdu les deux plus gros morceaux.
Merci pour l article.
J’ai malheureusement traversé la même épreuve enceinte de 7 mois et en grossesse à risque.
Décès de mon père subitement…il été impatient de rencontrer bébé surprise (mon 2ème).
Contractions,hospit…Accouchement 1 mois après.
Période très difficile, j ai eu le sentiment de faire les choses comme 1 robot, mais j ai tenu à m occuper à 100% de bébé et de son grand frère (boulot en stand by) la 1ere année, pour ne rien regretter plus tard, malgré toute cette épreuve de deuil, cette tristesse.
Maintenant ça va, 5ans ont passés (même si la tristesse est souvent là) et je pense que bébé est arrivé à ce moment là pour nous aider avec ma maman à traverser cette épreuve.
Avec mes enfants on parle très souvent des papys (comme si ça ne suffisait pas, leur 2eme papy nous a également quitté subitement moins de 2 ans après…) la vie à été cruelle une nouvelle fois, mais on a pas le choix il faut aller de l avant car nos enfants sont là, ce sont des soleils, des forces pour la famille.
Merci pour ce partage qui malgré et si difficile a lire ! J’ai perdu mon papa enceinte de mon second a 3mois de grossesse d’un AVC foudroyant … Ça fait 5ans aujourd’hui c’était en 2015 ! Jamais je réussirai a me relevé..
A oublié cette terrible épreuve qui m’a tellement changer !
Pleins de courage car même après quelques années il en faut encore je pense
Bonjour alors voilà mon histoire… a noel 2017 j’annonce a ma.famille que je suis enceinte de 3 mois. Mon papa a mis du temps pour digérer la nouvelle car étant fille unique il avait du mal a me voir grandir et puis lui nous annonce quil est malade quil doit faire des examens… je pense tout de suite a un cancer et quil va s’en sortir.. le 28 février 2018 on apprends que le grand-père de mon chéri est décédé et lapres midi a l’écho on apprends que notre fille a une malformation et les médecins nous conseille de faire une IMG le jour même. Je refuse et demande un autre avis… une semaine après nous voilà parti pour la Belgique pour une chirurgie in utéro pour sauver notre bébé je ne savait pas si elle survivrai alors j’avais tout imaginé enterrement, incinération, cimetière…. jai accoucher le 31 mai en césarienne d’urgence. Et je lui ai donner le prénom que mon papa aurait voulu que je porte Jessica. En 2019 mon père va mal on fête les 1 an de Jessica mais il n’est plus lui.. le 22 juin nous nous marions et mon papa qui rêvait de m’accompagner a la mairie était incapable de marcher, lui qui voulait danser avec moi pour l’ouverture de bal na pas pu. 1 mois après mon mariage il épouse ma belle-mère que je n’apprécie pas vraiment et en août mon papa est en soin palliatifs ou il s’est éteint le 24 août 2019. Je suis actuellement enceinte de mon 2ème mais rien que me dire quil ne connaîtra pas son papi me rend malade… je n’arrive pas a avancer cest horrible…..
Bonjour alors voilà mon histoire… a noel 2017 j’annonce a ma.famille que je suis enceinte de 3 mois. Mon papa a mis du temps pour digérer la nouvelle car étant fille unique il avait du mal a me voir
J’ai vécu la même histoire en 2016 aussi et a 6 mois de grossesse. Mon père est parti le 19 août mais moi il avait un cancer. Il lui a laissé ses beaux bleus et ses cheveux blonds blancs. Il me manque toujours autant.
Bonjour et merci pour votre témoignage. J’ai vécu ma grossesse 2019 en accompagnant ma maman dans sa maladie la « leucémie » elle nous a quitté 3 mois avant mon accouchement. Je suis du 25 mars, ma maman du 26 mars et ma fille est née le 27 mars … peut-être es ce un signe ? Je le prend tel quel ! J’ai négligé ma grossesse car seule l’accompagnement de ma maman comptée a mes yeux à mon cœur…. ma fille est née le 27 mars 2020 pendant le confinement ce qui m’a étonnement aidé car j’appréhendais le jour de sa naissance sans voir ma maman arrivée là première a la clinique. J’ai été suivis de très près par une sage-femme en or durant toute ma grossesse. J’ai un fils de 3 ans et demi qui sait que sa mamita est maintenant devenue une merveilleuse étoile qui veille sur lui, sur nous et chaque soir il contemple les étoiles en m’expliquant que pour lui la plus brillante des étoiles reste sa mamita. Ma fille a maintenant 4 mois et il m’est arrivé de pleurer en l’allaitant la nuit durant les 2 premiers mois. Aujourd’hui il n’y a pas un seul jour ou je ne pense pas a elle (j’ai perdu mon père il y a 3 ans deja) heureusement que mes enfants, mon conjoint et ma grande soeur sont là pour me pousser vers le haut sinon je ne sais pas comment je pourrais tenir ….
Bonjour,
Je comprends tout à fait la situation ! J’ai appris 1sem après avoir accouché de mon 2ème que maman avait un cancer et elle est partie 6mois plus tard… elle avait déjà un lien très fort avec mon premier! C’était très dur! De plus, expliquer à mon premier de 3ans qu’il ne verra plus sa mamie… il m’en parle encore maintenant. De plus, selon mon entourage, mon chagrin devait être moindre que celui de ma sœur car moi, j’avais des enfants… j’en croyais pas mes oreilles ! Moins triste par la perte de ma mère car j’avais des enfants c’est absurde! Comment on peux juger la tristesse d’une personne?? Et surtout sur le fait que comme j’avais des enfants, pour me consoler, j’étais heureuse ?! Ça fait bientôt 6ans et il n’y a pas un jour sans que je pense à elle ! Elle me manque énormément
merci pour ce témoignage ainsi que pour tous les commentaires.
J’ai aussi vécu cette situation. Quand je tombe enceinte mes parents m’ont annoncé que le cancer de mon papa était passé dans le sang et qu’il ne lui resterait plus que quelques mois à vivre. Il est décédé à mon 5e mois de grossesse. J’ai passé les derniers mois à pleurer et être en perpétuel ambivalence entre la mort de mon papa et la joie de porter la vie. Après bientôt deux ans, le choc n’est toujours pas passé. Il me manque terriblement anisi qu’à ma grande de 4 ans qui parle souvent de lui.
Ce que je regrette le plus est que ma petite ne l’aura jamais connue alors qu’il se réjouissait tellement de sa naissance. Parfois c’est comme si il était toujours là, je crois que je vais le voir chez ma maman puis je retombe et je suis consciente de son absence.
Bonsoir je viens de lire votre temoignage poignant. J’ai vécu presque la même chose il y a bientôt 5 ans. J’ai accouche de mon petit garçon en octobre et 4 jour après ma mère a été hospitalisé pour reprise du cancer 1 mois après elle était morte j’ai du avec mon père lui annonçait quelle allait mourir alors que je tenais mon fils dans mes bras. A chaque date d’anniversaire de mon fils je suis mal car c’est le temps que je passe sans elle a mes côtés.
Bonjour à toutes,
Vous lire m’encourage un peu. Je me dis que je suis pas toute seule à vivre une si triste épreuve.
J ai 27 ans. Je suis tombée enceinte alors que mon papa était malade d’un cancer du poumon très avancé. Je ne sais pas pourquoi mais je savais que c’était foutu. Pendant les un an et demi de son combat, je l ai suivi partout à l’hôpital. Quand on nous a annoncé que les métastases avaient pris les autres organes, je lui ai annoncé ma grossesse. J etais enceinte d un mois. J avais ce besoin fou de lui demander un maximum de conseils et d’enregistrer nos conversations pour ne rien oublier, plus tard. Sa santé se deteriorait tellement. Un soir j ai dit à ma petite que si elle pouvait naître plus tôt pour connaître son pépé, qu elle le fasse si elle me promettait d aller bien après. Le lendemain, elle est née à 7 mois de grossesse. On est resté un mois en neonat. Mon père est venu la voir une fois avec beaucoup de difficultés. Mais c était un petit miracle, un moment de grâce. A partir du moment où il l’a vue, il s est laissé partir. Iest décédé aux trois mois de ma fille. Je me dis que ce n’est pas un hasard si Jeanne est née en avance.
Comme vous, j ai vécu toutes les premières fois sans mon papa mais avec ma fille. Sans elle, je ne sais pas comment je ferai. Et en même temps, de vivre avec ma fille sans mon papa est très compliqué. J aurais besoin de ses conseils, mais il est pas là… j’ai tellement mal au fond de moi… je vous comprends toutes… allez, j’arrête de pleurer et je vais voir ma petite canaille pour me réconforter. Elle a un an maintenant!!
Bonsoir,
Depuis 15 jours ma vie à basculer. Je commence aujourd’hui mon 7ème mois… mais cette grossesse ( 3ème et dernière) n’a plus la « même saveur », depuis le décès accidentel de mon beau-frère (à seulement 29ans). Il devait être le parrain de notre petit dernier, il était si fière et si heureux…
L’accident à eu le 29 juillet à 20h15… il nous a quitté le 30 a 0h20 alors qu’on devait fêter les 34 ans de mon mari le 31 tous ensemble. Depuis j’essaie de tenir pour mes 2 filles ( de presque 7 et 3ans) mais c’est tellement difficile. J’appréhende l’avenir et l’arrivée de notre bout chou.
Je viens de lire votre texte et il m’a particulièrement touché aussi. En effet, après 2 ans d’attente et d’essais, une première fausse couche seulement quelques jours après avoir appris que j’étais enceinte, je me retrouve finalement enceinte quelques mois plus tard. Bien décidé à attendre que les 3 premiers mois passent pour l’annoncer, afin d’être sûr… mais voilà, le lendemain où j’apprenais que j’étais enceinte, ma sœur m’appelle me demandant de venir voir ma mère, disant qu’elle avait l’air malade. Je m’y rends et en effet, je comprends vite qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre… alors, dans l’espoir de la convaincre de se faire hospitalisé, je lui annonce ma grossesse. Elle s’est fait hospitaliser 2 jours plus tard, mais c’était bien trop tard et est décédée 10 jours plus tard. Après ma première fausse couche, ajouté au fait que c’est la dernière chose positive que ma mère et moi avions partagé, je voulais tout faire pour mener à terme cette grossesse. Je me suis donc mise un maximum en retrait par rapport à toute l’organisation de l’enterrement et toutes les démarches à faire qui suivaient, ce qui a vexé mes frères et sœur, car, étant donné que j’étais l’aînée, j’aurais dû prendre les choses en main… Mais je voulais à tout prix me protéger et ainsi, protéger mon bébé. Quelques mois plus tard, j’ai appris que j’attendais une fille. Ma mère répétait depuis des années qu’elle voulait s’occuper des filles de ses filles. Mais elle ne l’aura jamais su et n’aura jamais pu. Finalement, ma grossesse ne m’a pas apporté les joies que ressentent la plupart des femmes. Pour moi, c’était neufs mois très difficile de stress, d’angoisse et de culpabilité , et tout ce que j’attendais, c’était de pouvoir enfin rencontré ma fille et la tenir dans mes bras. Le bonheur n’est arrivé que quand elle est née.
Je découvre votre témoignage et j’ai l’impression étrange de lire mon histoire mais pas tout a fait ça comme 2mondes parallèles…
Le 30 août 2016, j’ai perdu ma maman d’une crise cardiaque… Elle qui avait un cœur de jeune fille comme nous dira plus tard le médecin…
J’attendais mon premier petit garçon, son premier petit fils. Celui ci est né le 10septembre 2016
Devenir maman sans ma maman… Quelle choc
Mais là aussi mon fils fut un baume, une petite pause dans mon deuil.
Et en même temps j’avais peut de perdre tout le monde, tout le temps. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai monté les escaliers en courant persuadée que mon fils serait mort dans son sommeil. J’ai tellement hurle sur mon compagnon parce qu’il n’avait que 15minutes de retard mais je l’imaginais déjà accidenté, mort au volant…
La peur, l’absence, les premières fois avec/sans c’est ce que je retiens et puis le deuil qui a du se faire
Le mien m’a explosé au visage quand 1an plus tard j’ai perdu mes jumeaux
J’apprenais leur existence le 25aout et je les perdais le 24septembre.
La j’ai enfin commence mon deuil.
Aujourd’hui j’ai mis au monde un 2eme petit garçon, il a 3mois et des problèmes de hanches. Certains me demandent comment je peux rester aussi positive.
J’ai une force que seule mon histoire m’a permis d’acquérir.
Ma maman me manque, le deuil n’est pas parfaitement terminé (est ce que ça finit vraiment un jour quand on perd un parent?) Mais j’avance.
Plein de douceurs a vous.
Je viens de lire votre témoignage qui me touche beaucoup.
Enceinte l’année dernière, ma maman a subit une opération quand j’étais à 6 mois de grossesse. L’opération se passe mal. Premier choc. Elle subira 3 opération en 10 jours. Elle est faible. Mais son 7 ème futur petit enfant la motive a se battre.
J’ai accouché en novembre, elle était bien. Fatigué mais heureuse de repouponner une nouvelle fois.
1 mois plus tard, elle tombe dans une forte dépression. Elle me disait qu’elle était heureuse de me voir maman mais qu’elle ne verrait pas Théo grandir.
Le 15 janvier, 18h50, un coup de fil que je n’oublierai jamais de ma vie. Ma sœur m’appelle, me dit qu’il est arriver quelque chose de grave. A ce moment là mon monde s’écroule. Ma maman avait décider de quitter notre monde. Les 3 jours suivant, tout le monde me parlait de ce petit garçon qu’elle était si fière.
Comment devenir mère en perdant sa mère ???
Les jours suivant ont été dur, je n arrivais plus à m’occuper de mon fils, je voulais juste être avec mes sœurs et mon père. Me retrouver petite fille et tout oublier..
J’ai ete vite suivi psychologiquement.
Aujourdhui je vis les premières fois avec mais sans elle.
Cest dur. Mais je me bat pour ce petit bout de bonhomme. C’est ma force. J’ai une seule photo de ma maman tenant son petit fils dans les bras. Cette photo est son trésor.
Bon courage à toutes.
Comme je compatis. J’ai perdue moi-même ma grand-mère maternelle pendant ma grossesse et puis 1 an après brutalement mon papa. Ma fille avait tout juste 6 mois. Je lui en parle beaucoup
J’ai du mal à trouver les mots… J’ai eu l’impression de lire mon histoire … C’est tellement troublant… Mon papa est décédé en août 2016 lorsque j’attendais la fille aînée (5 mois de grossesse…).
Ce fut une période difficile… Mélange de joie, de peine immense, de peurs … Comment peut on en même temps préparer l’arrivée d’un petit être choisir son berceau, ses petits vêtements,… et choisir le cercueil de son papa … Dans ma tête tout etait confus… Je ne voulais pas laisser libre court à ma peine, à mon deuil … Tellement peur de sombrer …je ne voulais pas que mon bébé souffre de mon chagrin… Heureusement la maternité où j’étais suivie propose un accompagnement avec un psychologue pour les futures mamans/parents et je me suis tournée vers eux pour m’aider….
Il m’a fallu du temps après l’accouchement pour relâcher tout ça …et je pense que mon travail de deuil est loin d’être fini…
En tout cas merci pour vos mots cela m’a permis d’extérioriser un peu tout ça!
Bien à vous
Bonjour,
Je viens de lire votre article très émouvant qui me touche tout particulièrement parce que j’ai également traversé un événement similaire.
Enceinte de 8 mois, j’ai perdu ma maman brutalement. Alors que rien n’annonçait l’arrivée anticipée de mon bébé, il est né avec plus de 3 semaines d’avance, le jour de l’anniversaire de mon papa, entre le jour du décès de ma maman et son enterrement. Tous mes proches ont fait la connaissance de mon fils lors de l’enterrement de ma maman. C’était très déstabilisant d’être autant partagée par des sentiments si contradictoires. Malgré ma peine immense, je voulais accueillir au mieux mon bébé qui méritait de naître malgré tout dans la joie que son arrivée nous procurait.
J’ai vécu aussi mon congé maternité comme une pause dans mon processus de deuil.
Merci pour votre article et pour ce sujet très rarement abordé.
Sophie
Bonsoir,
Je viens de lire votre témoignage poignant. Votre histoire et celles et personnes dans les commentaire m’ont énormément touché. Lorsque ma maman était enceinte de presque 7 mois de moi ( je suis sa fille ainée ), son petit frère de 17 ans s’est suicidé. Ma famille était dévastée. Je suis arrivée peu de temps après, et mes grands parents et même mes parents ont eu énormément de mal à venir me voir, ce que je comprends totalement et je ne leur en veux en aucun cas.
Cependant, bien que je n’ai jamais eu la chance de connaitre mon oncle, j’ai un sentiment inexplicable que je n’ai retrouvé chez personne. A chaque fois qu’on parle de lui, je suis touchée et me mets a pleurer. Je ressens une connexion particulière dont je ne peux parler avec aucun membre de ma famille par peur de leur faire mal. Lorsque j’ai eu 17 ans et que je me suis rendue compte que j’étais plus âgée que mon oncle, j’ai eu comme un choc, ce lien est apparemment encore plus fort…
Je ne comprends pas pourquoi j’ai un tel lien avec une personne que je n’ai jamais connu.
Si des personnes passent par la et peuvent apporter leurs éléments de réponses, témoignages ou théories, je suis preneuse.
Merci
Bonsoir
Je viens de lire votre article. Il me touche particulièrement car j’ai mis au monde mon deuxième petit garçon il y a bientôt un an, et le lendemain de la naissance, au petit matin j’ai reçu un appel me disant que ma maman nous avait quitté… Un ascenseur émotionnel horrible. Un tourbillon qui m’a dévasté. Comment être heureuse d’une naissance alors que je devais préparer les funérailles à la maternité et en sortant laisser mon bébé d’une semaine à peine pour enterrer ma maman… Je suis toujours suivi psychologiquement mais depuis quelques mois j’ai repris le travail et j’avance, sans elle à mes côtés. Le plus dur et que tous les mois quand mon bébé grandit et à un mois de plus c’est un rappel de ce manque d’elle, et je n’imagine pas à son anniversaire…. Je dois faire avec.
Merci pour ce témoignage, qui m’a permis de m’autoriser à pleurer l’absence de mon papa, parti il y a 2,5 mois alors que ma fille avait 3 semaines…
Bonjour, je suis actuellement en train de vivre quasiment la même chose, je viens de perdre ma maman à deux semaines de mon terme. J’ai ce vide en moi maintenant, je suis tellement triste… J’essaie de rester forte pour mon bébé, mais je sens que je vais plus tenir très longtemps…
Bonjour à toutes, j’ai perdu mon père enceinte d’a peine 2 mois et chaque 1ère fois avec mon fils est un moment intense de joie suivie d’un moment de tristesse car c’est un moment que je n’en partagerai pas avec mon père …
Je compatis tellement. En lisant ce post j’ai pleuré tout le long ! J’ai vécu la même chose à 4 mois de grossesse en octobre 2018. Mon père n’aura jamais connu le sexe du bébé lui qui voulait l’amener à la pêche. Finalement ce sera encore une autre fille dans la famille qui grandira sans papy Didier et une maman qui ne passe pas au dessus de la mort de son propre papa. Courage !
Bonjour les filles, enceinte de 2 mois je dois malheureusement enterrer mon père ce vendredi … mort subite … je suis traumatisée et si triste … je n’envisage pas la suite de ma grossesse on dirait que ma vie s’est arrêté …
Merci de ce témoignage.
Tout pareil, j’ai perdu mon papa très subitement alors que ma poupette (qui faisait de lui un grand-père pour la 1ère fois) avait tout juste 1 mois… Quelle épreuve!
Bonjour,
Cela me fait du bien de lire vos témoignages même si la tristesse est présente et mangoisse énormément.
J’ai accouché le 22 mai 2018 d’un petit garçon. J’ai déjà une petite fille de 3 ans.
Mais malheureusement je n’arrive pas à profiter pleinement de ce bonheur car mon papa est en fin de vie. Il est atteint d’un cancer depuis quelques années et il s’est bien battu. Mais suite à des complications ces 2 derniers mois, son état s’est dégradé et on nous a annoncé il y a 2 semaines que c’était la fin. Il est donc en soins palliatifs. Je ne sais pas comment je vais gérer la suite. Cela me fait tellement mal de me dire qu’il ne verra jamais son petit fils. Je trouve cela injuste de vivre ces 2 choses en même temps.
Bonjour,
C’est avec tellement de tristesse que j’écris aujourd’hui, moi qui ne suis vraiment pas une adepte des forums où on dévoile un peu de son intimité. Dans quelques jours, 12 jours exactement, mon 2ème petit bout devrait pointer le bout de son nez. Jusqu’à hier, tout allait pour le meilleur mais cette nuit, j’ai perdu ma maman et je ne m’y étais vraiment pas préparée. ça a été si soudain que je ne sais même pas comment je vais m’y prendre avec ma première puce. Je suis totalement perdue.
C’est la première fois que je regarde des témoignages mais moi c’est un peu différent. Je suis tombée enceinte en septembre et en février on trouve une maison à 500 m de chez mes parents. On commence les travaux et là ma mère tombe gravement malade (cancer du sang) donc elle part à 200 km de là en chambre stérile. Pour la voir, c’est facetime ou alors 3h de train et s’habiller en cosmonaute pour rentrer dans sa chambre (accessoirement une vitre nous sépare aussi) bref l’enfer. Je suis à 5 et les 4 suivants vont être les pires de ma vie. Je grossis, je suis en train de peindre les murs de la chambre de mon fils et je vais 1 fois par semaine à l’hôpital avec tout ce parcours du combattant pour finalement voir ma mère mourir petit à petit.
Le jour J, je fais monitoring ce matin, hôpital l’apres midi et je reviens le soir pour l’accouchement. Finalement, on fils arrivera le 15 mai et ma mère décèdera le 20 mai, je n’avais pas posé le cosy dans le salon que mon père m’apprendra la nouvelle !!
J’ai donc enterré ma mère avec mon fils de 2 jours dans les bras.
Voilà ça fait presque 2 ans et je ressens toujours la même peine… Heureusement qu’il est là ce petit mais j’aurai tellement aimé qu’elle soit là, elle était un soleil, drôle et elle aimait les enfants !!!
Il m’arrive parfois de pleurer devant lui alors je lui explique avec de mots simples mais ce n’est pas évident…
Merci pour votre témoignage…
Papa est tombé malade alors que j’étais enceinte de 4 mois, ma première. Je me suis occupée de lui, devenu dépendant, jusqu’au 17 mars, jour où il a perdu le combat. J’étais à 8 mois et demie, c’était un mardi. Le mardi suivant je l’enterrais et une semaine après Margaux venait au monde. La dépression n’est venue qu’a la naissance de ma seconde fille, deux ans plus tard. Cela fait 2 ans et demie, la tristesse est toujours là mais on avance grâce à ses amours d’anfants
Merci pour cet article.
J’ai appris que j’étais enceinte en revenant chez moi, trois jours après l’enterrement de mon père.
Je me rappelle que c’est la première chose que j’ai dit à mon généraliste consulté après mon test : « mais… mon père est mort la semaine dernière ! » Comme si c’était cela rendait le diagnostique de la grossesse impossible.
Finalement, je ne suis pas mécontente de ne pas l’avoir su pendant les jours d’agonie de mon père et du « rush » de l’enterrement : je ne me suis pas inquiétée de faire une fausse couche et donc peut être même que cela m’en a préservé.
Pendant le reste de la grossesse, de sentiments mélangés de grande joie et de grande peine et finalement l’impression de ne vivre complètement ni son deuil ni sa maternité…
Mais au quotidien, j’ai réussi à faire passer la joie et l’optimisme avant la peine.
Je me souviens avoir été un peu contrariée que la réaction de ma mère à l’annonce soit de fondre en larmes, alors que je venais lui annoncer une nouvelle heureuse qui -je l’esperais- la sortirai de sa peine…
Quand on est enceinte, puis maman, je pense qu’il n’est pas bon de vivre dans le passé et le regret…je ne dis pas qu’il faut minimiser les évènements mais qu’il faut savoir aller de l’avant…
D’autres circonstances mais mêmes douleurs. J’entrais dans mon 7ème mois de grossesse. Peur de faire une fausse couche, de faire ressentir au bébé toute cette souffrance et mes angoisses. Impression de ne pas vivre ces derniers mois de grossesse, d’être un robot qui avance parce qu’il le doit. Je m’accrochais à mon fils aîné et à cette puce qui arrivait et qui avaient droit à mieux qu’une maman endeuillée. Je me disais qu’à 3 mois près, il aurait pu tenir sa petite fille dans ses bras et que j’aurais eu ne serait-ce qu’une photo pour pouvoir lui montrer que son grand-père l’aimait. 1 an après, c’est toujours aussi douloureux mais j’avance. Je me dis que si ma fille est arrivée à ce moment là c’était peut-être pour m’aider, pour nous aider à traverser cette épreuve. Pour nous redonner le sourire et nous faire avancer.
Enceinte de 6 mois également quand mon papa est décédé dans mes bras, contre mon ventre, Alors que je portais la vie. 2 mois plus tard je donnais naissance à l’amour de ma vie, porteuse de trisomie 21 et de plusieurs autres pathologies et rien n’avait était vu pendant la grossesse. Tout les jours je remercie mon père de ce cadeau qu’il m’a fait… C’est grâce à lui si aujourd’hui si ma fille est en vie
Merci pour ce témoignage ! Je me retrouve tellement dans cette épreuve, j’ai perdu mon papa à 4 mois. Dans les mêmes circonstances, un week-end on annonce ma grossesse à mes parents, puis le week-end suivant ma mère m’appelle la voix légère et tremblante pour m’annoncer que mon père a fait un arrêt cardiaque et qu’il n’a pas pu être réanimé… Bref j’ai vécu les mêmes interrogations, les mêmes doutes et angoisses.
Merci pour ce beau témoignage qui m émeut tant. J ai également perdu mon père alors que j attendais la vie, et ça a été tellement dur de gerer tout ces sentiments si contradictoires. J ai eu peur de ne pas aimer cet enfant. Maintenant il a 5 ans, c est le soleil de ma vie et curieusement il est physiquement très proche de la famille de mon père. Lorsque je le regarde, j ai parfois l impression de le voir.