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Comprendre la fameuse "théorie de l'attachement"

 
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Dans l’article précédent sur l’attachement, je vous avais expliqué le lien entre le rapport affectif créé avec les figures d’attachement dès la plus tendre enfance et les relations développées à l’âge adulte (Lire l’article L’Importance de l’attachement dans la petite enfance).
Pour rappel, la figure d’attachement est le parent ou le substitut parental qui s’occupe le plus souvent du bébé durant les premiers mois de sa vie.

L’écrit d’aujourd’hui vise à étayer ces propos à partir des sources qui l’ont inspiré.

Qu’est-ce que la théorie de l’attachement ?

C’est une branche de la psychologie qui traite de l’importance du rapport entre les figures d’attachement et le bébé.
Son principe de base est le suivant : il est essentiel que le tout petit puisse vivre une relation précoce continue, cohérente, chaleureuse avec une figure d’attachement stable. En effet, selon les attachementises (spécialistes de la théorie de l’attachement), une relation sécurisante dans la petite enfance permet au bébé de se développer de manière optimale tant sur le plan émotionnel, que sur le plan intellectuel et social.

Après s’être attachés à décrire la théorie de l’attachement, revenons aujourd’hui à ses fondements.

Le syndrome d’hospitalisme et la dépression anaclitique de René Spitz (1947)

   SpitzSpitz

René Arpad Spitz est un psychiatre et psychanalyste américain d’origine hongroise. Il naît à Vienne en 1887.

Il étudie le développement de l’enfant de 0 à 2 ans en relation avec sa figure d’attachement. Il est notamment connu pour ses observations faites en 1946 sur 123 nourrissons placés en orphelinat. Il observe le développement psycho-affectif de ces bébés privés de lien d’attachement alors que les conditions matérielles de leur vie sont excellentes.

Il constate des perturbations somatiques et psychiques graves chez ces nourrissons victimes de carences affectives. Il nomme les différentes étapes de cette dégradation le syndrome d’hospitalisme qu’il décrit comme suit.
Le premier mois, le tout-petit pleure pour faire revenir sa mère ou toute personne capable de lui apporter l’attention dont il a besoin.

Ensuite, il gémit, perd du poids et son développement cérébral ralentit. Il commence à fuir le contact, devient apathique et développe des troubles du sommeil et de l’alimentation. Il entre alors dans ce que Spitz appelle la dépression anaclitique. Celle-ci est définie comme la dépression du nourrisson séparé de toute figure d’attachement.

Ces symptômes peuvent être réversibles si une relation d’attachement est développée avec le bébé en-deçà de trois mois de carences affectives. Au-delà de cette période, les symptômes peuvent réellement entraver le bon développement de l’enfant sur le long terme. Une hospitalisation s’avère même parfois nécessaire.

Les travaux de René Spitz mettent en évidence le besoin fondamental du nourrisson de recevoir des soins affectifs dès son plus jeune âge pour le bon développement de son cerveau. En effet, les signes de désespoir et de ralentissement cérébral de ces poupons sont liés à la rupture des liens maternels non compensés par la qualité d’une relation affective suffisante par le personnel hospitalier, même si les bébés reçoivent les soins matériels nécessaires.

Harry Harlow et le besoin de contact physique du bébé (1958)

HarlowHarlowHarry Harlow est un éthologue et psychologue américain né dans l’Iowa en 1905. Il publie un article en 1958 sur ses observations faites sur de jeunes macaques en déprivation maternelle. Dans les années 60, il reçoit une médaille décernée par le président des Etats-Unis pour le remercier de sa contribution remarquable dans le domaine de la psychologie.

Ses expériences ont beaucoup été critiquées car elles sont jugées cruelles par les défenseurs des animaux.

Au cours de ses recherches, Harry Harlow observe le comportement de jeunes macaques entre 3 et 24 mois séparés de leur mère et complètement isolés, sans aucune stimulation sociale. Il constate un état de choc émotionnel chez ces bébés macaques. Ceux-ci se mettent en retrait, ils ne montrent aucun intérêt, aucune envie. Ils restent passifs et indifférents à toute motivation sociale ou sexuelle quand ils ont l’opportunité d’en recevoir des années plus tard. Quelques-uns s’arrêtent même de boire, de s’alimenter et finissent par mourir.

Harry Harlow force certaines femelles à être fécondées contre leur volonté. Quand celles-ci mettent bas, elles se montrent complètement détachées de leur enfant. Elles ne s’occupent pas de leur bébé et en viennent parfois à les mutiler.

Il est important de préciser que lorsque l’isolation a lieu plus tard, les effets sur le comportement des macaques ne sont pas si radicaux.

Les études d’Harry Harlow permettent donc de conclure que les premières relations sont cruciales pour le bon développement du bébé. Quand celui-ci est privé de stimulation affective, son développement psychologique et social en est durablement altéré.

Lors de sa deuxième expérimentation, Harry Harlow offre aux macaques deux substituts maternels. Le premier est constitué d’un grillage et fournit du lait, le deuxième est réalisé avec un tissu et contient une source de chaleur. Harry Harlow observe les comportements des bébés macaques et constate que ceux-ci se dirigent instinctivement vers la zone de chaleur plutôt que vers celle qui les nourrit. Ils préfèrent se blottir contre le doux tissu et se sentir en sécurité au risque de manquer de lait.

Ces études montrent l’importance du contact physique et du réconfort que fournit la figure d’attachement à son tout-petit. Cela va à l’encontre des idées de l’époque qui donnent la priorité absolue au rôle nourricier de la mère alors que la sécurité affective se révèle fondamental pour le bon développement social, psychique et physique de l’enfant.

John Bowlby et le besoin inné d’attachement (1969)

BowlbyBowlbyJohn Bowlby est un psychiatre et psychanalyste britannique. Il nait à Londres en 1907.

Il est très célèbre pour ses recherches sur la théorie de l’attachement. Selon lui, l’enfant naît social. Dès sa naissance, il détient toutes les compétences pour entrer en relation avec le monde qui l’entoure : il pleure, sourit, babille, s’accroche… Et c’est dans cette relation avec la personne qui s’occupe le plus souvent de lui qu’il va se construire et se sentir plus ou moins en sécurité selon la façon dont sa mère (ou substitut parental) répond à son besoin d’attachement. John Bowlby observe que la rupture avec une figure significative dans la petite enfance amène une réaction intense, des signes de protestation, de tristesse, de colère pouvant conduire à un détachement émotionnel.

Lors d’une de ses recherches, John Bowlby étudie le comportement de délinquants. Ses observations cliniques sur ces jeunes adolescents très perturbés lui permettent de conclure que, pour la grande majorité d’entre eux, c’est la séparation prolongée d’avec leur figure maternelle –naturelle ou substitutive- qui explique leurs troubles graves du comportement.

En effet, il décrit ces jeunes comme des « personnalités dépourvues de tendresse » qui ont réagi aux séparations en coupant tout contact avec leur vie affective. Leur stratégie est de ne pas activer leur système d’attachement et de détresse car ils n’obtiennent de toute façon pas de réconfort. C’est cela qui les pousse, ensuite, à des comportements inadaptés et dénués d’empathie.

Les études de John Bowlby prouvent le caractère déterminant de l’attachement dans le développement de la vie émotionnelle de l’être humain et de sa capacité de socialisation. Un attachement insécurisé risque d’entrainer chez l’enfant un détachement émotionnel qui aboutira à l’incapacité de former des liens adéquats et l’inadaptation à la vie en société.

Konrad Lorenz et l’empreinte biologique (1970)

LorrenzLorrenzKonrad Lorrenz est un médecin éthologue, biologiste et zoologiste. Il nait en 1903 à Vienne. Il reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973. Il s’intéresse aux compétences précoces des bébés oies (oisons).

Dans ses expériences, Konrad Lorrenz constate que les oisons s’attachent systématiquement à leur mère dès leur sortie de l’œuf. Ils la suivent partout instinctivement.

Mais ce n’est pas tout, Konrad Lorrenz va plus loin en observant que les jeunes oies s’attachent en réalité de manière déterminante à l’être vivant qu’ils voient dès leurs premiers instants de vie. C’est ainsi que lui-même est suivi partout par les poussins qui l’identifient comme leur figure d’attachement (cf. photo ci-dessus). La présentation ultérieure de leur mère n’y change rien. Konrad Lorrenz en conclue que les oisons sont biologiquement programmés pour s’attacher au premier objet mouvant qu’ils perçoivent dès leur naissance.

Ces recherches constituent une base de la théorie de l’attachement en prouvant que les êtres vivants sont biologiquement programmés pour s’attacher à une figure spécifique dès leur venue au monde.

Mary Ainsworth et la situation étrange (1978)

Mary D. Salter Ainsworth est une psychologue américaine. Elle nait dans l’Ohio en 1913. Elle est notamment connue pour son expérience réalisée en 1978, « the strange situation » (la situation étrange), qui joue un rôle primordial dans la théorie de l’attachement. Les travaux de Mary Ainsworth permettent d’établir une typologie des différents attachements et leurs facteurs prédisposant.

Selon des modalités bien spécifiques, Mary Ainsworth observe les interactions entre des nourrissons et leur figure d’attachement tout au long de leur première année de vie dans leur milieu familial.

Suite à ces observations, elle compare les comportements de ces bébés, observés pendant un an, en situation expérimentale dans un laboratoire. Elle cherche à activer leur comportement d’attachement en induisant un léger stress lié au départ et au retour de leur figure d’attachement et au contact avec une personne non familière, « the stranger » (« l’étrangère »).

La situation est constituée de huit épisodes de trois minutes chacun avec des conditions très précises. Les réactions de l’enfant, en particulier lors des retrouvailles avec l’adulte, sont minutieusement cotées et renseignent le chercheur sur la qualité de sa sécurité. Par exemple, un enfant sécurisé, c’est-à-dire un enfant pour qui le lien avec sa figure d’attachement est ressenti sans menace, recherche activement un contact physique chaleureux au retour de sa mère (ou substitut parental). Ces protocoles sont réalisés des milliers de fois permettant d’élaborer des constantes.

Grâce à cette situation expérimentale, « the strange situation », Mary Ainsworth établit trois types d’attachement distincts chez les enfants observés. Les recherches qu’elle a réalisées précédemment dans leur milieu familial lui permettent d’établir un lien entre les soins que ces bébés ont reçus de leur mère (ou substitut parental) lors de leur première année de vie et le type d’attachement qu’ils ont développé.

Les différents types d’attachement définis par Mary Ainsworth sont les suivants :

– L’attachement sécurisé valable pour 66% des enfants observé.

Dans ce cas, le bébé proteste au départ de son parent ou substitut parental et il montre un soulagement et une recherche de contact à son retour.

– L’attachement anxieux-évitant représente 22% de la population étudiée.

Dans cette situation, l’enfant ne semble ni affecté par le départ ni par le retour de sa figure d’attachement. Il ne compte pas sur sa mère (ou substitut parental) pour le sécuriser.

– L’attachement anxieux-ambivalent qui représente 12% de l’échantillon considéré.

Dans ce contexte, le jeune présente une intense détresse au départ du parent et se comporte de manière ambivalente à son retour en oscillant entre le rejet et la recherche de proximité. Le ton de l’enfant est surtout celui de la colère, du désespoir et de la résistance relationnelle.

 

Les observations de Mary Ainsworth dans le milieu familial l’année précédant la situation expérimentale lui ont permis de déceler les facteurs prédisposant aux différentes formes d’attachement :

  • Mary Ainsworth constate que l’attachement sécurisé résulte d’une relation avec une figure d’attachement qui se montre capable de percevoir de manière adéquate les demandes de son enfant et d’y répondre de façon adaptée. Cette sensibilité et cette réactivité de la figure d’attachement aux besoins du nourrisson favorisent donc globalement un attachement sécurisé.
  • Mary Ainsworth observe aussi que le bébé a un attachement anxieux-évitant quand sa figure d’attachement rejette ou ne comprend pas ses besoins et exprime peu d’émotions.
  • Enfin, les observations de Mary Ainsworth durant la première année de vie des bébés permettent d’affirmer que ceux qui ont un attachement anxieux-ambivalent ont généralement eu affaire à une figure d’attachement qui propose des réponses inadéquates et qui a un comportement imprévisible.

Les études de Mary Ainsworth nous permettent de réaliser l’importance de l’accordage de la mère (ou substitut parental) avec les demandes de son tout-petit. Les réponses adéquates de la figure d’attachement permettent au bébé d’acquérir une base sécure. Celui-ci montre un comportement adapté à son environnement et une confiance saine envers sa figure d’attachement : il ressent de l’anxiété au moment de la séparation et demande du réconfort lors des retrouvailles. A l’inverse, le nourrisson qui ne sait pas ce qu’il peut attendre de sa figure d’attachement devient anxieux de manière inadaptée. Il se montre soit indifférent aux situations externes de séparation et de retrouvailles et reste en retrait socialement. Soit, il développe une détresse exacerbée qui oscille entre le rejet et la recherche excessive de proximité et montre des comportements oppositionnels et agressifs.

Les critiques faites à la théorie de l’attachement :

Selon les adversaires de la théorie de l’attachement – ils sont peu nombreux mais ils existent- les puéricultrices, les éducateurs et les psychologues qui travaillent dans des établissements de l’Aide Sociale à l’Enfance ont trop tendance à expliquer les détresses des familles en s’appuyant exclusivement sur la relation mère-enfant, en oubliant la relation avec le père. Selon eux, la théorie de l’attachement réduit les femmes à leur condition primitive de mère et les culpabilisent en leur faisant porter l’entière responsabilité des maux familiaux.
En fait, cette critique ne correspond pas à la réalité car les attachementistes considèrent que la figure d’attachement de l’enfant est certes une personne spécifique mais qu’elle n’est pas nécessairement sa mère biologique ni forcément une femme. Le père peut très bien avoir le rôle de figure d’attachement auprès de son enfant, tout comme la nourrice, l’oncle, ou tout autre personne. De plus, John Bowlby et les défenseurs de la théorie de l’attachement estiment que l’enfant développe plusieurs relations d’attachement au cours de sa vie. La maman n’est donc pas seule responsable du développement de son enfant.

Une autre critique de la théorie de l’attachement parfois entendue consiste à dire que les attachementistes ne considèrent pas le milieu familial élargi, le contexte culturel, économique et social dans lesquels l’enfant évolue pour comprendre son développement. Là encore, c’est une interprétation réductrice de la pensée véritable des spécialistes de la théorie de l’attachement.

En effet, si selon eux une relation précoce continue et chaleureuse est effectivement la base essentielle au bon développement émotionnel, social et intellectuel de l’enfant avant toute autre condition, cela ne veut pas dire qu’ils ne prennent pas en compte les éléments culturels, économiques et sociaux. Cela signifie juste qu’ils considèrent que ces éléments sont importants mais non prioritaires pour le bon développement de l’enfant. Par exemple, des difficultés financières peuvent impacter le bon développement de l’enfant parce qu’elles ont un effet domino sur l’équilibre psychique des parents…. De plus, il faut rappeler que le développement de l’enfant peut être expliqué à partir de plusieurs points de vue (psychologique, économique, social…) sans forcément que ceux-ci ne se contredisent.

Autre reproche qui a pu être fait aux attachementistes: ils ne prendraient pas en compte le tempérament de l’enfant pour justifier son type d’attachement. Il est exact que la différence d’attachement chez les membres d’une même fratrie pose la question du rôle de la personnalité de l’enfant dans son développement. Pour autant, les attachementistes ne nient pas l’impact de la constitution de l’enfant sur la relation établie avec sa figure d’attachement. Au contraire, ils s’accordent évidemment à dire qu’il s‘agit d’un tout, c’est à dire que l’histoire personnelle du parent, ses failles, le rang de l’enfant dans la fratrie et bien sûr son caractère

entrent naturellement en jeu dans la relation d’attachement, comme dans toute relation humaine. Cependant, ils pensent que c’est la faculté du parent à s’accorder le mieux possible aux besoins et au tempérament de son enfant, quels qu’ils soient, qui favorise son épanouissement. Et bien sûr, ils ne cherchent pas à culpabiliser les parents. Ils savent qu’aucun parent n’est parfait et qu’il est impossible qu’ils soient accordés à 100% aux besoins de leur enfant.

Enfin de rares détracteurs ont mis en doutes la valeur des résultats de l’étude menée par Mary Ainsworth au prétexte que ces recherches auraient été réalisées à partir d’un panel insuffisant en nombre et que les conditions d’expérience auraient été trop éloignées de la vie réelle des bébés pour que les résultats soient valables.

Si les études psychologiques et neuropsychologiques sont récentes et demandent à être encore développées, les recherches de Mary Ainsworth ont été menées avec une grande rigueur. Elles reflètent les observations relevées lors des consultations individuelles et sont pour le moment les plus probantes.

Conclusion

Les recherches de René Spitz, Harry Harlow, John Bowlby, Konrad Lorenz et Mary Ainsworth sont la pierre angulaire de la théorie de l’attachement. Ces études prouvent le lien entre les interactions précoces établies entre le bébé et sa figure d’attachement et le comportement que ce bébé devenu enfant puis adulte aura avec les objets animés et inanimés de son environnement.

En effet, la relation d’attachement permet au tout-petit d’intégrer en lui une représentation du monde spécifique, soit sécurisante et chaleureuse soit froide ou hostile. Cette relation précoce avec la figure d’attachement constitue le vecteur de développement cognitif et socio-émotionnel de l’enfant.

Toutes ces études ont beaucoup apporté à la Protection de l’Enfance. Elles ont permis une meilleure prise en compte des besoins et des droits de l’enfant, une amélioration du repérage et du suivi des situations de maltraitance et le développement de la prévention parentale. Elles ont aussi apporté de meilleures conditions de vie chez les nourrissons dans les orphelinats, les établissements pénitentiaires, les crèches.

Ces expériences orientent les politiques vers plus de soutien à la parentalité. Elles permettent aux parents et aux professionnels de l’enfance d’avoir plus de connaissances sur l’éducation et ses conséquences sur le développement de l’enfant.

Margaux Jaillant
Psychologue clinicienne, thérapeute ICV
www.margauxjaillant-psychologue.com

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