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Quand devenir parent nous rapproche de nos propres parents

 
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J’aime bien cette citation extraite du film Ma vie en l’air, de Rémi Bezançon :

« Quand on est gamin, on dit « Mon père, il sait tout faire ».

Passé 10 ans, on dit : « Mon père, il sait presque tout faire. ».

Arrivé à 15 ans, on dit : « Mon père, il m’casse les couilles ! ».

À 20 ans, on dit « Mon père, c’est un con ! ».

À 25 ans, on dit : « Finalement, mon père il était peut-être pas si con que ça… ».

Et à 30 ans, on dit : « Putain, si seulement mon père était là. ».

Personnellement, de 15 à 25 ans, j’ai beaucoup traité mes parents de cons et jusqu’à assez récemment, j’aurais aimé jeter aux chiens mon éducation, tous leurs principes rigides et les réflexes qui vont avec. Or, en devenant mère à mon tour, je me suis surprise à devenir de plus en plus tolérante avec mes propres parents. Passé les premiers mois d’ajustement et de légère tension à dans le mouvement pour prendre chacun notre place dans cette nouvelle aventure de famille, je me suis sentie plus connectée à eux. Notre relation s’est apaisée.

Faire l’expérience de ce qu’ils ont vécu

Seuls les parents savent…c’est parfois cruel mais c’est vrai. L’épreuve des nuits hachées, les angoisses pour tout et rien, les larmes pour toutes les premières fois, la complexité des besoins des enfants, l’équilibre à réinventer à chaque phase de leur vie et l’impression permanente que la tâche est trop vaste pour nos petits bras. Quand j’ai traversé cette période, je me suis sentie plus solidaire avec mes parents. Je me suis demandée comment ils avaient fait pour tenir. Ma mère qui nous a eu jeune mais très proches en âge m’est apparue comme Wonder Woman. J’ai réalisé les ressources qu’elle avait dû puiser en elle. Quand je constatais mon propre épuisement ou mon agacement, quand je me voyais avoir des réactions différentes de celles que j’aurais aimé avoir, j’ai compris combien elle avait été résiliente.

En devenant mère, je me suis aussi sentie devenir adulte. J’avais maintenant moi aussi la responsabilité d’un petit être vivant. Je n’étais plus que leur fille naïve ; j’étais une grande personne qui portait la plus grande des missions. Je me suis vue grandir d’un coup et me suis sentie plus confiante pour aborder ce nouveau chapitre de notre relation d’égal à égal. Quelle que soit l’expérience des autres, de nos amis ou de nos parents, nos familles sont toutes différentes; le champ était libre et ouvert. C’était mon rôle, sous leur regard et avec leur aide mais nous l’assumerions seuls.

Comprendre qu’ils ont juste cherché à bien faire

J’ai rapidement fait ce constat qu’élever un enfant est un exercice d’équilibriste sur une corde élastique. Lorsque je pensais avoir trouvé un truc qui marchait, un autre défi se présentait ou un nouvel obstacle venait anéantir mes efforts. Je pensais avoir posé le bon cadre pour mon aîné mais voilà que le deuxième s’en moquait totalement et que je me retrouvais face à un double problème : l’incompréhension du premier qui se sentait injustement encadré par des consignes que le deuxième ne suivait pas et la nécessité de trouver un autre mode de fonctionnement avec mon deuxième. J’ai mis le doigt sur le versant un peu ingrat de la parentalité : je cherchais juste à bien faire pour que mes enfants soient bien, chacun dans leur personnalité et pourtant, ils ne s’en rendaient absolument pas compte.

Je me suis alors rappelée tous ces moments où j’ai trouvé mes parents injustes et autoritaires : lorsqu’ils m’imposaient des horaires de sortie ou qu’ils m’interdisaient carrément certaines soirées, lorsqu’ils ne se satisfaisaient pas de mes notes correctes à l’école, lorsqu’ils m’ont forcée à prendre un job étudiant pour payer mon voyage, lorsqu’ils m’ont poussé vers certaines études plus exigeantes,…Ils ont toujours eu à cœur de bien faire pour que j’apprenne, que je grandisse et que je m’épanouisse au maximum. Ils ont toujours cherché à bien faire dans mon intérêt. Sur le coup, mon ingratitude m’a explosé au visage puis j’ai compris qu’il était toujours temps de leur manifester ma reconnaissance.

Valoriser la transmission

En devenant parent, j’ai aussi constaté tout ce qui m’avait été transmis en termes de valeurs, de forces, de principes mais aussi en termes de capacités d’organisation et de communication. Lorsque j’utilise l’humour pour désamorcer les colères ou rappeler une consigne, je me rappelle comme ma mère me faisait rire et combien tout passait mieux avec ce baume. Lorsque je passe des week-ends dans ma belle-famille à gérer des tablées de cousins sans me reposer sur personne, je mesure ma chance d’avoir des parents qui m’ont appris l’organisation, la générosité et le plaisir d’être avec les autres. Dans mon quotidien de maman, dans ma vie de parent qui gère un foyer, je sens la force de ce qui m’a été transmis et cela embellit encore notre relation.

Partager l’amour de mes enfants

Enfin, mes parents sont devenus grands-parents de mes enfants. L’amour que nous portons ensemble à mes enfants est un sentiment qui nous rassemble. Nous partageons l’étonnement devant leurs exploits, les constats de leurs personnalités si différentes, les fous rires devant leurs bons mots et leurs bêtises, la douceur devant leurs faiblesses et la fierté devant leurs talents, une belle matière pour cimenter notre relation.

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