L'impératrice Zita

Il y a des jours où le cœur des femmes et des mères est lourd et douloureux, parce que malgré le printemps qui vient et le soleil qui réchauffe les maisons, on réalise que tout se brise en un instant, et que nos bonheurs sont fragiles et éphémères, alors qu’on les croit invincibles et éternels.

Point de déprime pour autant, juste un hommage rendu aujourd’hui au travers de ces quelques lignes, aux mamans et papas qui se retrouvent seuls pour élever leurs enfants, et qui se battent pour continuer à vivre alors que la vie a basculé et leur a pris l’Amour de leur vie. Et pour cela nous avons choisi cette semaine de parler de l’Impératrice Zita, dernière impératrice d’Autriche et mère de 8 enfants, qui se retrouva veuve l’âge de 29 ans, enceinte de 7 mois .

Née en 1892 en Italie, Zita est issue d’une famille extrêmement nombreuse et grandit d’abord en Basse-Autriche, puis part chez les sœurs de la visitation à Zangberg en pension, jusqu’en 1907. Elle est ensuite envoyée avec sa sœur parfaire son éducation dans un couvent bénédictin de l’Ile de Wight.

Durant son enfance, la jeune archiduchesse croise fréquemment celui qui deviendra son mari, mais leurs études respectives les séparent un temps. Puis après quelques mois de rencontres et de sentiments qui naissent et s’affirment, Charles demande la main de Zita, ils se fiancent le 13 juin 1911, et se marient le 21 octobre de la même année.
Rapidement la guerre éclate et en 1916, à la mort de l’archiduc François Joseph, le couple monte sur le trône, dans un contexte de première guerre mondiale que l’on imagine extrêmement difficile.

Très proche de son mari, elle le soutient et participe même discrètement aux audiences avec le Premier ministre ou aux briefings militaires. Par ailleurs, elle l’accompagne fréquemment dans ses déplacements, allant même jusqu’à aller sur le front visiter les blessés. Couple profondément uni souvent séparé par les obligations, Charles fait installer une ligne téléphonique à Baden et appelle Zita plusieurs fois par jour.

Mère aimante et dévouée à ses enfants, elle aura ce mot magnifique le jour de son couronnement «  Rien n’est aussi noble aux yeux de Dieu que changer en sourires les larmes d’un enfant ».

La fin de la guerre voit également la fin de l’Empire arriver, et débute alors pour Charles, Zita et leurs enfants, une douloureuse période d’exil marquée notamment par la mort de Charles en 1922 à Madère. Sur le point de rendre l’âme, Charles déclare à Zita «  Je t’aime tant »…

Après les funérailles de son époux, un témoin dit de Zita : « Cette femme devrait vraiment être admirée. Elle n’a pas, pendant une seconde, perdu sa contenance… elle salua les gens de tous les côtés et parla ensuite à ceux qui avaient aidé au déroulement des funérailles. Ils étaient tous sous son charme».

Zita vous qui avez été si jeune brisée par la perte de l’homme de votre vie, donnez à celles qui sont aujourd’hui des mères seules, le courage de continuer à vivre et avancer, et permettez leur de retrouver le sourire grâce à celui de leurs enfants.

Si vous voulez en savoir plus sur la suite de la vie de cette femme extraordinaire de courage, de piété et de renoncement, on vous conseille bien évidemment la très belle biographie de Jean Sevillia «  Zita, Impératrice courage », mais également le site www.associationimperatricezita.com qui traite notamment de son procès en béatification, ainsi qu’un très beau reportage intitulé « Zita, princesse servante ».

Camille Jaeger