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Education : de la bienveillance au laxisme

 
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L’éducation est aujourd’hui un sujet très en vogue, beaucoup en parle, chaque parent a un avis sur la question. Les sites internet, les médias féminins, les pages instagram regorgent de témoignages, de conseils en matière d’éducation. Les psychologues spécialistes de la question ne sont pas toujours d’accord, sans parler des parents qui sont complètement perdus dans le flot d’informations contradictoires et qui choisissent, souvent, ce qui semble être (en apparence uniquement) le plus facile, bienveillant et séducteur. Après une étude de tous ces différents articles, et l’écoute des parents de mes petits patients, une grande question persiste : « Comment être bienveillant sans être laxistes ? ».

De l’éducation bienveillante contemporaine au laxisme : d’une dictature à une autre

L’éducation bienveillante ou positive décrit par les médias et certains auteurs, prône la bienveillance à travers l’acceptation illimitée des émotions de l’enfant, l’injonction de toujours laisser les enfants libres de s’exprimer et d’exprimer leurs désaccords même si cela vient heurter les parents, mais est surtout caractérisée par l’absence de solutions réalistes pour contenir un enfant qui est en crise de colère incontrôlable. Ainsi, en mettant les parents en difficulté, elle ne permet pas aux enfants de grandir dans une atmosphère sereine. Mais surtout, en niant la part agressive et pulsionnelle présente chez tous les enfants, elle ne permet pas aux parents d’exercer leur rôle limitant et ampute ainsi au développement psychique de nos enfants une partie essentielle.

En voulant à tout prix être « bienveillants », les parents renoncent à leur chantier éducatif essentiel qu’est celui de poser des limites fermes à leur enfant et s’interdisent alors de dire non et de formuler des interdits clairs et précis. Ils deviennent alors excessivement indulgents et tolérants. Angoissés de marquer leur enfant à vie, de créer en eux une fracture interne irréparable, les parents finissent par démissionner en cédant au laxisme éducatif ambiant.

« Au début on ne voulait pas vraiment qu’il dorme dans notre lit mais comme il a insisté on a cédé », « Nous on préfèrerait manger avec lui mais lui il ne veut manger QUE devant la télé, sinon il ne touche pas à son assiette », « Il est très difficile à gérer avec les autres enfants donc on ne voit plus nos amis, c’est plus simple ».

Les ravages du laxisme

L’éducation est vraiment un voyage qui nous fait prendre des chemins inimaginables avant d’avoir des enfants. Certains discours séducteurs nous font adopter des comportements qui par la suite entrainent d’autres réactions et tout s’enchaine. Les parents dits « laxistes », n’avaient probablement pas imaginé le devenir et n’avaient surtout pas pensé une seule seconde qu’une vie avec un ou plusieurs enfants pouvait être autant source de difficultés.

L’absence de limites éducatives, ou une matrice éducative parentale insuffisamment contenante entraine plusieurs dégâts :

  • Le premier, le plus évident est sur le comportement de l’enfant qui, laissé aux prises de sa pulsionnalité devient ingérable, fait de nombreuses crises de colère quand il est frustré, refuse toute contrainte, si minime soit-elle, négocie pour tout (y compris manger et dormir), peine à s’endormir, impose ses règles … Il n’est traversé que par des pulsions qui jaillissent et dont il ne parvient pas (et ne parviendra pas) à se sortir seul et à mettre du sens.
  • Le deuxième découle directement du premier, concerne la vie de famille qui devient au mieux tendue mais le plus souvent invivable. Les parents appréhendent le retour du travail, évitent les moments de conflits (repas, bain, coucher), n’ont plus de temps ni pour eux ni pour leur couple et enfin, sont épuisés donc n’ont d’énergie pour rien (loisirs, vie sociale…). Quelle drôle de vie !
  • Enfin, et c’est le plus grave mais le plus discret, le comportement laxiste des parents ampute une partie du développement psychique des enfants. En effet, les enfants à partir de l’âge d’un an à peu près appellent les limites dont ils ont besoin pour grandir. Ils ont besoin d’éprouver la frustration pour l’accepter et ainsi acquérir les règles du monde social. Le laxisme insécurise beaucoup les enfants puisqu’il leur fait croire qu’ils sont maitres de tout, qu’ils ont pouvoir sur tout et décident de tout. Quelle angoisse pour les enfants qui ont avant tout besoin que nous leur donnions un cadre qui leur permet de comprendre que, puisque quelqu’un est plus fort que lui, quelqu’un le protège !

Ce mode éducatif devient alors très paradoxal : les parents à la base habités par le désir de bien faire, par de la bienveillance, se retrouvent alors très fatigués, débordés, plus du tout bienveillants, voire violents verbalement.

Le laxisme imposé devient finalement tyrannie puis dictature des enfants.

Être bienveillant sans être laxiste, c’est possible !  

 La bienveillance, est décrite selon le Larousse comme une « Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui ».

En tant que parent, si je suis vraiment bienveillant, j’essaie de comprendre mon enfant, de me mettre à sa hauteur et d’ajuster mon comportement et mes réponses en fonction de ce dont il a besoin vraiment pour répondre à ce besoin.

Ainsi, lorsque mon enfant déborde, qu’il crit, qu’il tape, il n’attend pas de câlins, il n’attend pas que je  lui parle : le faire serait donc ne pas répondre à son réel besoin et manquer de bienveillance. Il attend de ses parents qu’ils soient contenants, fermes, limitants. Qu’ils lui disent que son comportement n’est pas adapté donc ne peut être accepté.

L’absence de bienveillance dans l’éducation peut prendre plusieurs formes : il est évident que la violence, les cris, le chantage, la manipulation font partie des violences éducatives ordinaires et sont à éviter. Et cela, le modèle éducatif contemporain a eu le mérite de le démontrer. Mais ne pas répondre aux besoins de limites de ses enfants c’est aussi manquer de bienveillance et d’empathie envers eux.

Ainsi, pour être vraiment bienveillants, il est important d’expliquer à l’enfant l’interdit, de lui apprendre les règles. Si malgré cette explication l’enfant persiste dans ce comportement désobéissant, les parents peuvent alors le prévenir qu’il sera sanctionné et l’envoyer directement dans sa chambre pour un temps d’exclusion proportionnel à la transgression. C’est un modèle qui respecte tout à fait l’intégrité psychique et physique des enfants et si les parents restent calmes et fermes, ils enseignent alors à leur enfant la maitrise de soi. Bon chemin vers la vraie bienveillance !

@lenaig.steffens.psy

Photo : Virginie Hamon pour Maman Vogue

 

 

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