Témoignage – « Mon fils autiste, ma bataille »

Alors voilà, je suis l’heureuse maman de 4 petits garçons. L’aîné a 7 ans et demi, le second 6 ans, le troisième 4 et le dernier tout juste 17 mois. Oui une belle fratrie masculine, et bien rapprochée, mais quel bonheur !
Il y a 4 ans, quand mon troisième fils est né, j’étais fière d’être à la tête d’une tribu de petits mecs, et avec mon époux nous nous faisions déjà pas mal de scénarios entre les parties de rugby, les bagarres et les futurs repas à l’adolescence… Puis au cours la première année de Calixte, mon œil de maman a vite remarqué quelques petits retards dans le comportement de mon bébé. Tenue assise a 10 mois, pas de marche, ni 4 pattes ni debout, pas l’envie d’aller s’incruster dans la chambre des grands, ni d’attirer leur attention, mais plutôt un vif intérêt pour les lumières et pour ses frères mais de loin.
Alors, un jour en visite chez mes parents, j’en parle à ma maman qui me conseille d’aller voir notre médecin de famille pour parler de mes inquiétudes quant au comportement de mon fils. Ce jour-là, personne pour me garder les ainés, j’y vais donc avec mes 3 enfants. Et là, mon médecin, me voient avec mes 3 petits en bas âge et me réponds clairement que les 2 grands me prennent trop de temps, et que donc je suis trop épuisée par les longues absences de mon mari (militaire), et que je prends donc pas le temps de m’occuper de mon dernier. Quelle claque ! Je me remets donc en question mais bien vite, je sais et je vois que ce n’est absolument ni le cas ni la cause du comportement de Calixte.
Je fini par trouver un pédiatre, loin de chez moi, mais qui m’écoute ! Et surtout qui ne me juge quant à l’âge de mes enfants… Il voit mon fils, l’observe le questionne, et comprends mes inquiétudes. C’est à partir de ce jour que nous avons pu avancer, et surtout que j’ai arrêté de culpabiliser sur mes grossesses rapprochées, mes césariennes pas choisies et le métier de mon mari !
Après 6 mois de kiné, à hauteur d’une séance par semaine à 1 heure de la maison, nous avons pu inscrire Calixte chez une psychomotricienne de notre ville (ouf finit les kilomètres), et de ce fait, avoir une place tant convoitée chez l’orthophoniste. Car en effet, nous voilà en janvier 2016, Calixte a 2 ans et demi, ne va pas à l’école, ne parle pas, mais est très sociable, et va bientôt être grand frère ! Il commence donc les séances d’orthophonie deux fois par semaine, la psychomot une fois, et le neuro-pédiatre 1 fois tous les 6 mois. Et en octobre, notre neuro-pédiatre nous propose de faire des tests génétiques, une IRM et de prendre RDV avec le CRA (centre ressources autisme) de Toulouse. Les mots sont forts, surtout AUTISME. Mais bon, ça y est avec mon époux, nous sommes en phase, dans l’acceptation d’un éventuel handicap chez notre enfant. Alors allons-y… Les résultats sont bons, pas de maladies génétiques, pas de problèmes à l’IRM… On attend plus que le CRA.
C’est un jour de juin de cette année, 8 jours après les 4 ans de Calixte, que nous avons rendez-vous au CRA. Nous passons la matinée là-bas, notre fils joue, mais à des jeux bien orientés, il est entouré de psychologues, neuro-pédiatre et pédopsychiatre… Et le verdict tombe… Notre fils souffre de troubles très légers du spectre autistique…
Alors comment vous dire ? Oui nous avons pleuré (enfin surtout moi), mais pleuré pour 2 choses :
- Après 3 ans de recherches, de questions, de RDV, d’inquiétudes, nous avons ENFIN un verdict, je n’étais pas folle mon fils avait bien quelque chose, il était légèrement autiste.
- Et la seconde raison, en effet nul doute à présent, notre fils est bien différent… Mais au fond quel est le plus important ? Le bonheur ! Notre fils est heureux, au sein d’une fratrie qui l’aime et qu’il aime ! Il va à l’école avec ses frères, il adore Suzy et Amandine (psychomot, et orthophoniste), et il a le grand privilège d’être très bien entouré dans son école.
Alors mesdames, et messieurs aussi, n’ayez pas peurs des nombreux RDV, des mots, foncez si vous avez un doute sur un de vos enfants. N’écoutez que vous ! Et n’ayez pas honte de parfois baisser les bras face à toute cette énergie qu’il faut… Vous reprendrez tout ce suivi quand vous en aurez à nouveau la force !
Une maman qui remercie chaque jour, de toutes ces grâces reçues par ses 4 petits gars, mais un en particulier !
Perrine
© crédit photo corrina keiser
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6 commentaires
http://www.etreetneplusetreautiste.com/
Cela peut servir à cette dame qui témoigne et à d’autres. : )
Bonjour à toutes,
Maman d une fille de 13 ans et diagnostiquée Autiste leger depuis ses 18 mois, j ai fait un bon en arrière et revécue toutes ces années que nous avons déjà dû « digérer » en vous lisant! Le chemin ne sera pas facile mais avec de l amour, tout est supportable!. Bon courage à vous toutes!
Je suis en plein doute pour ma fille qui na pourtant jamais enfin je n’ai jamais remarquer l’attirance pour les lumières que je retrouve dans beaucoup de symptome.
Mais son air perdue beaucoup de crise. Elle na qu’un an et demi petit elle avais toujours l’air ailleurs éviter nos regard elle es pas câline crise. Aime le contact qu’avec maman et repousse les autres.
Proche de son frere mais le rejette beaucoup et si il y a un groupe denfant elle se mettra forcément a l’écart pour les regarder.
@Caroline je vois un peu ma fille dans votre description j’ai tellement peur… je ne sais pas si on va m’écouter si je me trompe sur elle.
Jai le coeur brisé je suis perdue et imcomprise par tout le monde.
Merci de votre témoignage en tout cas.
Bonsoir,
Je viens de vous lire et se parcours me fait echo. Mon 2ème qui a un peu plus de 2 ans et demi, vient d’être vu par une psychologue du CMP à notre demande. Nous nous posons en effet des questions sur des « retards » et ses comportements qu’il a depuis tout petit. Marche très tardive (19 mois et il tombe encore beaucoup), vocabulaire très pauvre (même pas 20 mots), des crises, rêveur…. Nous avions déjà évoqué l’autisme tout en nous disant qu’il faisait de petits progrès et que ce n’était pas ça. Durant l’entretien avec la psychologue, lorsque je lui ai moi même parlé de cette crainte, elle est allée dans ce sens tout en nous disant qu’il était dans les plus « léger ». C’était il y a une semaine et demi.
Aujourd’hui, nous en sommes là. Avec ces mots qui raisonnent. Sans plus de réponse. À ce demander si elle ne se trompe pas… elle ne l’a vu qu’une heure.
Alors, nous attendons un appel pour la suite de la prise en charge de notre petit.
Merci pour le témoignage.
Une Maman un peu perdue
Que la société, qui trouvait ca tout a fait normal il y a quelques années, nous fasse culpabiliser sur les grossesses rapprochées ou l’éloignement de son mari je peux comprendre. Mais sur des céasriennes??! Comment peut on culpabiliser à cause d’une césarienne?
Bravo et merci
J’ai plzrer en lisant votre témoignage pas de peine mais de me dire wahou ça existe encore les mamans hyper courage … Ce texte débordé d amour bravo un petit gars bien heureux votre bout de chou . Merci pour cette lumière