5 conseils pour aider les vrais jumeaux à se construire dans leur unicité

Des vrais jumeaux dits « monozygotes » ont beau se ressembler physiquement, ils ont deux personnalités distinctes qui devront s’affirmer au fur et à mesure. Une paire de jumeaux peut constituer une sorte « couple » dans lequel chacun peut être à la fois complémentaire et rival. Les jumeaux, vrais ou faux, de même sexe ou de sexes différents, ont donc une identité propre, qu’il faut respecter comme tout à chacun. Là aussi les « modes » évoluent mais aujourd’hui, tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il était très important de les encourager à s’affirmer individuellement. Il ne s’agit pas de « dégémelliser » mais d’individualiser en observant et respectant l’unicité de chacun malgré leur ressemblance parfois troublante. Comment faire pour les aider à trouver leur unicité dans leur complicité ?
1. Choisir des prénoms très distincts
Notre prénom est toujours quelque chose de très intime car il nous définit en tant qu’individu dans un groupe. Cela peut donc paraître évident pour certains parents de jumeaux et pour d’autres pas forcément. Pour certains même, donner deux prénoms qui se ressemblent ou s’associent, serait l’occasion de mettre en valeur leur gémellité.
Mais, il est conseillé de choisir deux prénoms très distincts pour les aider justement à se construire en tant que personne unique en s’appropriant telle ou telle sonorité liée à leur prénom. Cela aidera aussi l’entourage à retenir plus facilement lequel est qui !
Par exemple : Robin et Martin seraient trop proches en sonorité. Zélie et Elisabeth aussi… On conseille aussi dès la sortie du ventre de la maman, de mettre les bracelets avec leur prénom respectif sur chacun et qu’après la sortie de l’hôpital, ils puissent toujours avoir un bracelet ou gourmette avec leur prénom jusqu’à un certain nombre d’années de la petite enfance.
2. Le code couleur
Pour chacun des jumeaux, il est fortement conseillé de choisir une couleur vestimentaire qui perdurera jusqu’à 3 ans à minima. En effet, les spécialistes recommandent aux parents de vrais jumeaux cette astuce qui semble presque drôle mais qui a montré un véritable bénéfice sur les enfants jumeaux monozygotes.
De 0 à 3 ans, il est très difficile de les différencier et la mère, la première, a parfois du mal à reconnaître ses propres enfants lorsqu’ils n’ont pas de signes distinctifs sur le corps. Alors on imagine bien aussi que pour l’entourage, c’est quasi impossible ! Les pédospy conseillent d’appliquer sérieusement ce code couleur pour éviter aux jumeaux de subir en permanence : « Mais tu es qui est déjà toi ? « ou « Tu es lequel toi ? «, très perturbant pour un bébé et enfant qui cherche à savoir qui il est et à se construire. En effet, c’est d’abord aux adultes qui les entourent, à commencer par leurs parents, de leur dire qui ils sont. Donc, par exemple : Maximilien portera du bleu tous les jours et Louis-Marie du rouge ou autre couleur et ce sera explicitement dit à tout l’entourage.
3. Ne pas dire « les jumeaux »
Dans la même lignée que les deux premiers conseils, il y a la recommandation de ne pas appeler les jumeaux « les jumeaux » mais de faire un petit effort pour prendre l’habitude de les appeler systématiquement par leur prénom quand on les appelle tous les deux en même temps ou quand on veut parler d’eux à d’autres. Le plus, serait aussi de demander au moins à l’entourage proche de ne pas les appeler « les jumeaux » non plus et de faire ce petit effort pour eux !
Car oui, c’est un détail qui peut paraître minime et fantasque mais tous les jours, à force d’entendre « les jumeaux » pour parler d’eux, ils risquent de se définir uniquement comme tels alors qu’être jumeau c’est une des composantes de ce qu’ils sont. S’ils se considèrent juste « jumeaux », ils pourront très mal vivre les séparations avec leur jumeau car de fait, comme chacun, même en tant que jumeau, ils sont appelés à vivre leur propre vie avec deux chemins différents.
4. Ne pas les mettre dans la même classe
Ce qui amène au 4 ème conseil : les jumeaux étant appelés comme tout le monde à vivre leur propre vie, il est recommandé de ne pas les mettre dans la même classe mais dans la même école petits et pourquoi pas dans deux écoles différentes plus grands. De fait, ils ont davantage besoin que des frères et sœurs non jumeaux, d’avoir leur propre maitresse, leur classe, leurs amis : divers points de repères constitutifs de leur vie qu’ils pourront raconter aux autres sans dire « pareil que mon frère jumeau ou sœur jumelle ». Par exemple pour les activités aussi, l’idéal serait que les parents observent leurs jumeaux afin de voir quelles sont leurs appétences et compétences naturelles : adresse, équilibre, oreille musicale… afin d’éveiller les jumeaux à leurs propres talents qui ne seront pas identiques.
5. Prenez du temps avec l’un et l’autre tout seul
Comme n’importe quel frère et sœur d’ailleurs, pour se construire, un enfant a besoin de cette part d’attention propre. D’ailleurs, ils nous le font régulièrement bien sentir ! Pour les jumeaux, c’est encore plus important puisqu’ils sont nés ensemble. De fait, ce ne sera pas une sorte de nostalgie de l’ainé qui a eu ses parents pour lui et qui doit partager puisqu’ils ont partagé le même ventre ensemble ! Mais plus un besoin fondamental de se sentir aimé de ses parents en tant qu’individu unique. Quoi de mieux que d’accorder un moment de qualité régulier à l’un et à l’autre en faisant des choses qu’ils aiment faire et qui les caractérise !
Ces petits conseils sont donnés dans le but de préparer les jumeaux pour l’avenir, en les habituant à prendre des décisions pour eux et par pour leur « couple ». Jumeaux certes, mais uniques !
© Albane de C, photographe des familles
Laisser un commentaire
2 commentaires
En réfléchissant à cet article, ce qui est très gênant ce sont ces points très tranchés qui sont loin de donner confiance à une maman qui attend des jumeaux monozygotes.
La nature est bien faite, les parents ont les facultés de sentir ce qui est bon pour leurs enfants. Maman, Papas, relativisez donc certains points et faites comme vous le sentez en fonction de vos enfants. Tout se passera bien (et ne vous inquiétez pas, même si parfois vous pouvez avoir un doute en voyant arriver un enfant du coin de l’oeil, vous saurez toujours reconnaître vos enfants : vous les connaissez au fond de vous depuis leur conception…).
Oups… alors très sincèrement je ne suis pas d’accord avec au moins deux points de votre article…
Le code couleur mais c’est horrible : c’est comme la coupe de cheveux : enfermer un enfant dans un code, dans une case… ne peut-on pas plutôt faire l’effort de les reconnaître ? Parfois c’est difficile oui (nous avons deux paires de « vrais ». Mais ça ça fait partie de leur vie… la couleur pas du tout : ce n’est qu’une image qu’on plaque sur ce qu’ils sont et dont ils vont avoir du mal à se défaire. Vous parlez de ne pas employer le terme « jumeaux » et je vous rejoins (bien qu’il ne faille pas se focaliser dessus car la réalité c’est qu’ils SONT jumeaux et ont donc ce lien si particulier entre eux) et vous enfermez les enfants dans des cases. C’est la même chose pour les classes : autant pour nos jumeaux tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a aucun souci à les laisser ensemble et qu’ils se bonifient mutuellement. Autant, nous n’aurons peut-être pas la même fluidité avec nos filles, chaque année nous nous reposons la question.