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Working mum : dois-je me sentir coupable de vouloir porter plusieurs casquettes à la fois ?

 
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« Comment l’as-tu annoncé ? Comment ont réagi tes patrons ? Comment fais-tu avec le boulot ? Ce n’est pas trop dur ? » … sont autant de questions que l’on pose continuellement aux mamans qui travaillent. Il faut reconnaître qu’elles sont légitimes.

Dans mon cas, travailler n’est pas une option. Je travaille dans un milieu assez masculin et exigeant, où la grossesse est plutôt perçue comme une faiblesse temporaire et la maternité comme une contrainte permanente.

Lorsque j’étais enceinte, il a fallu accepter les blagues sur les hormones, à mettre sur le compte de la maladresse de mes collègues qui ne savent pas exactement comment se positionner par rapport à cet état de fait. J’ai dû aussi passer par cette phase où ceux qui ont eu des enfants vous expliquent que continuer à travailler dans mon milieu relève de l’exploit, où ceux qui ont « de l’expérience dans ce métier » vous disent qu’ils « n’ont jamais vu une femme qui continue d’assurer malgré les enfants. Généralement, avec 1 enfant, elles tiennent mais à 2, elles sont totalement larguées ».

J’ai pris mon congé maternité classique, mes 6 semaines avant accouchement + 10 après la naissance. Je fais un boulot très prenant mais assez flexible, qui n’a pas nécessité un remplacement temporaire de mon poste vacant pendant 4 mois. Lorsque je suis revenue, j’ai tout de suite posé les bases avec mon patron : je devais être partie à une certaine heure le soir pour récupérer mon fils, mais je m’engageais à compenser en arrivant plus tôt le matin ou en retravaillant après avoir couché mon fils. Il a fallu justifier qu’il s’agissait d’une organisation personnelle de mon temps de travail qui ne nuirait ni à sa qualité ni à ma productivité. Je lui ai mis le marché simplement dans les mains : soit on pouvait fonctionner comme ça, soit on se quittait bons amis. Sur le principe, nous en étions tous les deux satisfaits.

Dans les faits, il me faut perpétuellement réexpliquer ce que tout le monde appelle « mes contraintes » et les justifier. Pendant plusieurs semaines, il a été vraiment compliqué de quitter mon travail plus tôt et mon manager m’a proposé de me payer une baby-sitter : « Tu prends une baby-sitter pour récupérer ton fils et le garder jusqu’à son coucher et ton retour. On prendra les frais à notre charge. Ça te détendra. » D’aucuns diront que cette attitude est plutôt généreuse mais voilà, comment expliquer que moi, je ne passe qu’une heure et demie par jour avec mon fils, mais que j’y tiens, que mes moments avec mon fils ne sont pas des parenthèses dans le travail, qu’être maman n’est pas un hobby comme un cours de gym qu’on peut décommander, que je ne suis pas en train de faire un caprice. Il a besoin de moi, autant que mon manager a besoin que mon travail soit fait. Après une année comme ça, je crois avoir compris qu’il y a là un vrai challenge pour les parents d’aujourd’hui : faire accepter ou infuser le fait que la parentalité est un choix de vie fondateur. Il ne peut être résumé à une constellations de contraintes ou à des horaires. Etre un parent actif, une working mum, c’est choisir ou assumer d’avoir 2 vies qui sont toutes les deux enrichissantes, toutes les deux importantes et qui se complètent.

Une différence notable cependant avec mes collègues masculins, les jeunes papas qui m’entourent et s’efforcent d’être solidaires : lorsqu’ils quittent le travail pour s’occuper de leurs enfants, ils sont perçus comme des héros des temps modernes quand moi, je suis une emmerdeuse qui fait des caprices…Je ne leur en veux pas mais qu’on ne vienne pas me parler de parité au travail. Je suis souvent en colère contre cette attitude qui consiste à me donner le mauvais rôle et à me faire culpabiliser de vouloir porter plusieurs casquettes à la fois, à donner l’impression que les femmes « n’assurent pas » comme les hommes, … mais finalement, peu m’importe. Etre mère me rend plus heureuse chaque jour, rien de tout ça ne m’empêche de profiter de tous mes moments avec mon fils ni ne détériore notre relation. Moi, je ne le vis pas comme une contrainte.

Mes amies sans enfant me prennent pour Wonder Woman, quelle illusion ! Je ne suis pas une héroïne des temps modernes, je fais ce que toute maman active fait et je tiens à exprimer toute ma sympathie et ma solidarité avec celles qui essaient de faire respecter leurs choix.

Récemment, j’ai annoncé ma nouvelle grossesse (comme quoi, rien de tout ça ne m’a dégoûtée) et mon patron m’a demandé « Mais c’était voulu ? ». Et oui, c’était « voulu » ; oui, je suis très heureuse et non, je n’ai pas peur mais je remercie le ciel d’avoir un mari qui répond présent, des collègues solidaires et un réseau d’amis et de famille qui sont présents en soutien.

©Clarisse de Lauriston pour MAMAN VOGUE

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