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Ah, les vacances scolaires.
Tu as passé dix mois à les attendre au moins autant qu’eux.
Pas d’horaires, pas de contraintes. Pas d’école, quoi.
Liberté, j’écris ton nom.

Tu te voyais déjà, les doigts de pied en éventail, le Spritz à la main, surveillant distraitement ta progéniture d’un œil ému, comme ils sont beaux, comme ils grandissent vite, comme ils ont bonne mine sous le soleil d’été.
Pur moment de détente et de bonheur, pause salvatrice dans cette année scolaire au rythme effréné, où tu n’as eu de cesse de courir du stade de foot à la salle d’attente de l’orthophoniste, où tu répondais par la négative quand on te demandait si tu avais repris le sport (tu as pourtant transpiré à grosses gouttes pour être à l’heure à celui de tes Nains, ultime paradoxe).

Tu l’as tellement imaginée, la scène où tes Nains batifoleraient dans l’eau, sous la surveillance de leur père, ton héros, pendant que tu mettrais à jour ta culture people depuis ton transat.


Mais force est de constater que, comme bien souvent, tu t’es emballée.

La réalité est évidemment quelque peu éloignée de l’image d’Épinal que tu avais en tête.

Parce que qui dit pas d’école dit Nains à temps plein.
Et ça, tu ne l’avais pas complètement appréhendé.

Évidemment, tes Nains, tu as l’habitude de les avoir dans tes basques (enroulés autour de ta jambe seraient les termes exacts).

Depuis leur naissance, tu n’es que résilience et abnégation. La preuve, t’as pris un congé parental, un temps partiel ou un congé maternité pour t’en occuper (ah on me souffle dans l’oreillette, que t’as pas eu le choix pour le congé maternité).

Bref, tes Nains, depuis qu’ils sont nés, tu les as choyés.

Peut-être même que, comme moi -privilège d’enseignante-, tu leur as consacré tes mercredis.
Donc t’occuper de tes Nains, merci, tu sais ce que c’est.

Seulement, voilà.
T’avais pas bien saisi la nuance.

Les vacances scolaires, c’est comme un mercredi, mais qui durerait huit semaines.

Un long mercredi sans jeudi au travail pour te reposer.

À leur commencement (le 6 juillet au matin), tu étais pleine d’espoir.

Le Nain, trop content qu’on ne lui impose les tables de multiplication à apprendre, allait s’o-ccu-per.

Et quand il n’aurait plus d’idées, tu le laisserais s’ennuyer, paraît que ça stimule sa créativité.

Sauf que. Le laisser s’ennuyer huit semaines était un brin ambitieux, comme programme. C’est d’ailleurs toi qui a craqué la première, au troisième « maman, je sais pas quoi faire ». (Le début des vacances était passé de trente minutes).

Le 6 juillet après-midi, tu as donc dégainé le plan Orsec. Action-réaction. C’est pas un Nain qui allait te gâcher tes vacances d’été.
Te voici à dégainer les activités plus vite que ton ombre. Tu commences par Montessori, mais t’as pas le matériel (tu savais que ta récente réticence à acheter du Sopalin te porterait préjudice : on peut pas sauver la planète et ses vacances).

Alors tu te replies sur les activités clés-en-main. Tu connais par cœur tous les horaires de passage au ciné de Toy Story 4 et tu sais donner le nom de toutes les piscines ouvertes dans un rayon de 50 kilomètres alentour.

Quand tu as éclusé toutes les infrastructures de loisirs du périmètre, tu crois avoir une brillante idée : tu vas inviter le copain du Nain. Comme le meilleur copain est parti à Saint Bart (note pour plus tard, se faire copain avec les parents du copain), tu te rabats sur un autre Nain, dont t’as gardé le numéro de la mère après ce fameux anniversaire au bowling qui t’avait laissé deux heures peinarde (à errer dans la zone commerciale).

Après tout, plus on est de fous, plus on rit. Grossière erreur.

Plus ils sont, plus ils sont fous, un point c’est tout. Et le Nain n’est pas interchangeable comme tu le pensais. Avec celui-ci, t’as l’impression de te retrouver au cœur du conflit israélo-palestinien.Tu te retrouves à gérer les disputes entre les Nains, comme au boulot, finalement, le statut d’enseignante -et l’autorité qui en découle- en moins.

Tu abats alors la botte secrète, celle du centre aéré (ou de l’aqua poney ou du turling-bâton, si t’as anticipé l’inscription).
Et avec elle, le lever au clairon. Ton Nain rechigne à se lever (alors que bien entendu, quand il a l’occasion de faire la grasse matinée, il te tire du lit avant 7 heures). Mais t’as pas le choix, t’as payé (une blinde. C’est qu’il faut entretenir le bassin plus les équidés), donc il va y aller. Tu mets un point d’honneur à déposer ton Nain entre les 8 heures et 8 heures 15 requises.

Devant une telle amplitude horaire, tu te réjouis de la suite du programme : le séjour à la mer (ou à la montagne ou à Trifouilly-les-Oies, selon ton degré d’anticipation, encore et toujours).

Alléluia.

Après 1000 ans de valise, tu rejoins ton charmant airbnb dont l’annonce ne mentionnait pas l’absence de casserole. Comment vas-tu faire pour « cuisiner » les sacro-saintes coquillettes?

Dernière étape du programme estival, et pas des moindres, tu envoies les Nains chez papi-mamie. L’importance du lien intergénerationnel, toussa toussa (et le Spritz sans interruption, alléluia).

Mais voilà, 3 aperols plus tard, ils te manquent déjà, les bougres.

Tu finis par les y rejoindre, salut papa-maman, je viens pour le gîte et le couvert. (Dans ces moments-là, tu te dis qu’en tant que parent, t’as pris cher pour un moment).

Et là, au détour d’une conversation, ta mère te sort que quand t’étais petite, les vacances d’été durait non pas huit semaines, mais dix.
Et c’est à ce moment-là que tu te dis que c’est peut-être ça le secret.

Si elles duraient deux semaines de plus, ces vacances, assurément tu pourrais prendre le rythme avec les huit premières, et tu profiterais des deux dernières.

A bon entendeur, monsieur le ministre de l’éducation nationale.

Texte : @haut_les_nains

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