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Témoignage "Je suis tombée enceinte au bout de 2 mois de relation"

 
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Tomber enceinte après un cancer du sein, c'est possible !
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Enceinte au bout de deux mois de relation… Ma belle histoire a commencé il y a neuf mois, avec Romain. Nous nous sommes rencontrés sur un site de rencontre. Lui cadre ingénieur, montrant des photos sur un voilier. Dans sa présentation, il dit « faire le tour du monde à la voile pour réaliser des vidéos sur le plancton, voilà le plan ». Je me lance. Poussée par l’appel de la mer, qui me manque tellement après des années de navigation derrière moi. J’ai besoin de savoir ce qui l’anime à planter tout ce qu’il a construit: un travail, un appartement, une vie sociale. Je suis à un point dans ma vie où je ne me sens pas à ma place. Il me faut du changement, mais j’ai tellement peur…

Il faut que je comprenne par quelles phases ce garçon est passé pour me lancer à mon tour, pour changer de vie moi aussi. Tout ne se passe pas comme prévu. Moi qui pensais rencontrer simplement une expérience de vie, je découvre à 27 ans ce qu’est le coup de foudre. Panique ! Ce n’est pas le moment… Oui j’étais sur un site de rencontre… mais juste pour rebooster mon égo. Pas pour tomber amoureuse…

Tout s’enchaîne, nous nous revoyons le soir même puis presque tous les jours pendant un mois. Nous nous comprenons, nous parlons de son voyage, de lui, de moi. La panique s’estompe, je me laisse porter par ce tourbillon passionnel. Pas d’ombre au tableau. Il est beau, révolutionnaire dans l’âme, écolo, intelligent, attentionné. Tout est simple avec cet homme-là.

Je suis aux anges…

Arrive le mois de juillet, la canicule est difficile à gérer en tant qu’infirmière en EHPAD. Je fais beaucoup de malaises et mes heures supplémentaires m’épuisent. Quelque chose cloche, mais je ne sais pas quoi. Jusqu’au jour théorique de l’arrivée de mes règles. Un jour de retard, puis deux. J’ai l’habitude je ne suis pas super régulière mais, cette fois-là, je sens que quelque chose ne va pas.

J’achète un test de grossesse. Positif. Panique. J’appelle une amie qui me conseille d’aller en acheter deux autres. Sur ceux-là cette fois, est censé s’afficher en toutes lettres ce que je n’arrive pas à m’avouer. Après les deux plus longues

minutes de ma petite vie apparaît sur le test : « enceinte 2-3 semaines ».

Tout bascule. Tout s’effondre. Et tout se mélange dans ma tête. Je pleure et fais les cent pas dans mon appartement. Mon amie est toujours là, au téléphone. Elle ne prend pas position. Elle me dit que le plus important maintenant c’est d’aller prévenir Romain.

Enceinte et la trouille au ventre, je pars jusqu’à chez lui.

Il vient s’assoir sur un banc avec moi. « Nous avons joué, nous avons perdu. » Il comprend tout de suite, et me dit « ça va aller ». Ce « ça va aller » est déjà orienté : ça va aller, je vais être là pour ton avortement, je te soutiendrai. Mais moi je n’ai pas fait mon choix… bien que ce soit aujourd’hui celui qui me paraisse le plus simple. Avorter. Ce mot sonne mal dans ma tête. Le garder. Inenvisageable pour moi non plus…

J’explique assez rapidement à Romain que mon choix pour ce bébé n’est pas fait. Je sens la panique dans son regard. « Quoi que tu décides je serais là. Mais aujourd’hui je ne suis pas sûr de t’aimer, et un enfant qui naît avec deux parents qui ne s’aiment pas, ça n’a pas de sens ». Deuxième coup de grâce. Il ne m’aime pas. Et moi ? Moi, je suis amoureuse oui… mais d’un amour si neuf, si fragile, presque adolescent.

Prendre seule la décision de garder cet enfant ou pas.

C’est à moi que revient le dernier mot. C’est mon corps qui sera de toute façon abîmé, ou par la grossesse ou par le souvenir d’un embryon qui était là et qui ne l’est plus. Je pars chez la mère de l’amie que j’avais eue au téléphone le jour du test de grossesse. Nous parlons de femmes à femmes pendant une semaine. Impossible de faire mon choix.

J’ai pourtant une deadline. Nous avons rendez-vous avec Romain dans le Périgord dans un petit gite à la fin de la semaine. Puis une phrase sort : « si tu avortes, tu seras la seule à en porter le deuil car tout ce qui se passe aujourd’hui est en toi et en personne d’autre ». Je m’effondre en larmes. Car je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas avorter. Mon choix est fait. La perspective d’être mère célibataire me terrorise mais moins que celle de voir un embryon partir dans des toilettes. Ma réaction est viscérale. Je touche mon ventre et m’apaise. « Je vais me battre pour toi ».

Arrive le moment d’annoncer ma décision. Je bafouille et tremble devant lui. J’ai tellement peur de sa réaction… j’essaye de lui laisser la possibilité de s’exprimer. La loi sur l’avortement en France est orientée « mon corps, mon choix », le papa n’a d’avis à donner. Il était important qu’il le fasse quand même, bien que son avis ne changerait pas le choix que j’avais posé de garder cet enfant. Mais j’avais besoin de savoir si ce bébé allait avoir un père ou pas. Il m’explique alors que, bien que n’étant pas en accord avec mon choix, il se sent bien dans ce qu’on vit tous les deux et a envie d’avancer avec moi.

Ces phrases ont eu un double effet kisscool

D’un côté, j’étais heureuse d’avoir un papa pour ce bébé, et de l’autre, je réalisais que j’étais liée à vie à ce garçon que je connaissais finalement si peu… Et puis vient le sujet du tour du monde. Un  bébé sur un bateau, pour moi, ça se fait, alors nous nous mettons d’accord. Le projet continue, et la priorité pour nous deux sera de nous construire en tant que couple d’abord, et en tant que famille à trois ensuite, si notre couple fonctionne bien.

Après Romain, mes parents. Leur réaction aussi aura été viscérale. La peur qu’ils ont éprouvée a délié leurs langues. Les mots qui sont sortis, aussi tranchants que des lames de rasoir, laissent encore de belles cicatrices. Il y a un an je rompais des fiançailles. Aujourd’hui je me retrouve enceinte d’un homme que je connais depuis deux mois, et qui part faire un tour du monde pour protéger le plancton. C’est trop pour eux. Mes parents ont tant prié ensemble que leurs cœurs se sont apaisés. Et très vite ils se sont projetés, ont réfléchi à la manière dont ils voudraient se faire appeler par le bébé, et ont accueilli Romain dans notre famille.

Enceinte : vivre la grossesse en couple finalement !

Deux mois après cette discussion nous faisons la première échographie, Romain et moi échangeons notre premier « je t’aime ». Il sera présent pour tous mes rendez-vous médicaux. Je me rends compte aujourd’hui qu’il a appris à l’aimer avant moi, ce petit garçon. Nous avons mis un peu moins de 10 minutes à lui trouver un prénom. Il est venu comme une évidence, en lien avec notre projet de bateau. Ce fameux bateau d’ailleurs, nous l’avons déjà trouvé, et, à lui aussi, il va falloir lui trouver un prénom ! Aujourd’hui, je suis à 8 mois de grossesse. Nous avons déménagé dans le sud-ouest, pour nous rapprocher de nos familles respectives. Le voyage autour du monde devient plus concret, Romain étant parti se former pendant 6 mois pour devenir moniteur de voile. Il rentre une semaine sur trois et je parle tous les jours au petit bonhomme pour qu’il attende que son papa soit là pour sortir le bout de son nez.

Revenir sur tout ça me permet de réaliser tout le chemin déjà parcouru et de tout ce qui nous reste à vivre. Nous sommes heureux tous les deux dans ce que nous vivons et avons hâte d’accueillir notre bout de chou dans cette grande aventure !

AS

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