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Pourquoi ne pas profiter de chaque minute qui passe plutôt que de se plaindre ?

 
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Pourquoi oublie-t-on si souvent de profiter de la vie ?

On se précipite à travers l’existence, toujours pressé d’en finir, de passer à autre chose, impatient de grandir. Et le moment venu, on aimerait pouvoir revenir en arrière, recommencer. Plus tard veut souvent dire trop tard.

C’est vrai qu’on passe notre temps à vouloir aller plus vite, avancer dans la vie, voir si ce sera mieux plus tard… On se languit parfois du moment où bébé fera ses nuits, quand il aura percé toutes ses dents, quand il mangera tout seul, quand il marchera, quand il sera propre, quand il parlera, quand il ira à l’écoleA trop vouloir penser plus loin, on oublie l’essentiel : le présent. Tous les moments passés ne reviendront plus, on vit les choses et elles font presque déjà partie d’un temps révolu. Quand on me regarde avec étonnement car j’allaite encore mon fils de quatorze mois, j’ai envie de répondre « Et alors ? ». Un jour, il grandira et il ne tètera plus. Un jour, il sera suffisamment confiant pour partir à l’aventure, pour oser partir vers ses propres découvertes. On ne fait pas des enfants pour les vouloir grands et autonomes avant l’heure. Il y a un temps pour tout. Et il faut l’apprécier.

Alors, oui c’est dur de se lever la nuit au début, oui on craque parfois, parce que la fatigue, la privation de sommeil, les aînés à gérer, les soucis ou les imprévus qui viennent se rajouter, forcément on pourrait se dire « Vivement dans un, deux, cinq, dix ans ». Et puis, d’ici là, on se dira que, finalement, c’est passé trop vite, que l’on n’en a pas tellement profité.

Dans plusieurs années, mon salon ne sera plus une annexe de la salle de jeux et celle-ci devrait avoir laissé place à une magnifique bibliothèque ordonnée.

Ma cuisine sera rutilante et je ne passerai pas la serpillère tous les soirs pour nettoyer les coquillettes au beurre écrasées sous les chaises des enfants.
Mes vitres seront sans traces et bien propres.
Je ne passerai pas des heures à tester tous les détachants du supermarché pour savoir lequel d’entre eux exterminera les tâches de purée de carotte.
Je ne repèrerai plus mon caddie à cinquante mètres au drive, débordant de paquets de couches Jumbo maxi+ et du traditionnel pack familial de bouteilles de lait demi-écrémé.
Ma voiture ressemblera à une voiture, sans les compotes à boire jetées par terre, ni les traces de gâteau mâchouillé et séché sur le siège auto du petit dernier.
Je m’économiserai des suées à attacher tout ce petit monde en voiture quatre fois par jour. Mes coups de fils aux copines, à ma maman ou à ma sœur ne seront plus ponctués de cris stridents, de chamailleries et de « Ça suffit, je suis au téléphone ! ».
Je pourrais aller aux toilettes la porte fermée sans entendre pleurer juste derrière. Mon brushing sera parfait et mes panières de linge régulièrement vides.
J’aurai perdu mes trois kilos de grossesse qui s’accrochent sur mes hanches et je prendrai le temps de me faire un gommage sous la douche.
Je n’aurai plus besoin d’acheter des yaourts à boire à la paille, ni de râler parce que le paquet dure à peine vingt-quatre heures.
Je pourrai regarder le journal télévisé à la place d’un DVD vu et revu pour la centième fois. Je ne crierais plus « Moins de bruiiiiiit ! », « Arrête d’embêter ton frère ! », « Ça va mal finiiiiir », « A table ! J’ai dit, à taaaaaable ! ».
Je ne cuisinerai peut-être plus autant de nuggets ni de spaghettis bolognaise et ils ne me demanderont plus de faire des visages rigolos avec le ketchup.
Je trouverai le temps de javelliser mon frigo chaque mois et de bien détartrer ma bouilloire. Les chats auront tous leurs poils.
Je pourrai aller au restaurant sans demander l’addition après la viande et boire un café avec une copine sans être interrompue toutes les trois minutes et accessoirement comprendre même l’intégralité de la conversation.
Je pourrai aussi passer l’aspirateur et admirer une demi-heure après que ce soit encore propre. Mais je n’aurai plus de verre Cars dans la salle de bains, ni de dentifrice à la fraise, ni de brosse à dents Hello Kitty.
Je devrai sûrement réclamer un bisou au coucher et ils ne me demanderont pas de s’endormir dans notre lit.
Je ne découvrirai plus de petits trésors dans les poches des manteaux ou au fond des sacs d’école. Leurs petits bras ne me sauteront plus au cou à la sortie des classes, manquant une fois sur deux de me renverser en arrière.
Je n’entendrai certainement plus ma fille me confier qu’elle se mariera avec son frère et qu’elle aura sept enfants comme les nains de Blanche-neige.
Je n’enjamberai plus ses alignements bien ordonnés de petits personnages sur le parquet ou des collections de petits lapins.
Je ne verrais plus ce sourire canaille de mon fils qui appuie sur le répondeur du téléphone et revient en courant avec l’air innocent de celui qui n’a touché à rien.
Je ne verrai plus leurs yeux briller en découvrant une grosse limace sous une feuille d’automne.
Je n’entendrai plus ma grande serrer son frère sur le pas de la salle de classe et lui dire « bonne journée mon petit chou à la crème fouettée ».

Je verserai des larmes en revoyant les photos et les vidéos de leurs premiers pas ou de leurs premières bougies d’anniversaire. Je me dirais que tout a passé tellement vite…

Ce temps là sera révolu et ce sera le moment d’un autre temps, différent. Tout aussi agréable, tout aussi énergivore, j’imagine. Tout aussi riche. Chaque étape de leur développement est aussi formidable que la précédente .

Mais je ne veux rien regretter car je sais combien la vie défile vite, trop vite. Je veux regarder en arrière un jour et me dire que j’ai profité de (presque) tout. Me dire que si j’avais à refaire, je ferais surement différemment, mais pas mieux. Soyons des parents en pleine conscience, dans l’ici et le maintenant, afin de rencontrer nos enfants vraiment tels qu’ils sont et non tels que l’on voudrait qu’ils soient.

Crédits Photos ©Nathalie Coster pour MAMAN VOGUE

Charline Jouint-Lesassier

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