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"J'ai accouché en urgence dans la cage d'escalier"

 
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Le 2 mars dernier, mon mari avait invité son petit frère et sa petite soeur pour un dîner raclette à la maison, et nous étions tous loin de nous imaginer la tournure que prendrait cette soirée qui se voulait très détendue…

J’étais à 10 jours de mon terme, dans la dernière ligne droite avant la naissance.

S’agissant de ma troisième grossesse, je la vivais très sereinement : tous les examens étaient bons, il fallait seulement attendre patiemment que bébé décide que c’était le bon moment.

Mes deux précédents accouchement s’étaient bien passés, bien que mon second fut relativement rapide puisqu’il s’était écoulé à peine 2h entre mes premières contractions et la naissance de ma seconde fille.

Je plaisantais donc sur le fait que je n’arriverai peut-être pas à temps à la clinique lorsque j’évoquais l‘accouchement futur de « numéro 3 » avec ma meilleure amie, et qu’il y avait de fortes probabilités pour que j’accouche dans le camion de pompiers pendant le trajet…

Vers la fin du dîner je commençais à en avoir marre d’être assise dans la même position. J’ai donc commencé à débarrasser le couvert tranquillement pour me dégourdir les jambes.

En rapportant les derniers couverts dans la cuisine, j’ai senti du liquide couler au niveau de mon entrejambe, et, innocemment, je n’ai pas compris ce qu’il se passait. J’ai appelé mon mari, gênée, pensant que j’avais besoin d’aller aux petits coins et que je m’étais oubliée… Lui a compris tout de suite « Mon amour, le bébé arrive! Tu viens de perdre les eaux. »

Il s’agissait de ma troisième grossesse et pourtant cela ne m’était pas encore arrivé à un moment autre que quelques minutes avant la naissance, allongée en salle de travail.

Je reste un peu hébétée, mais les contractions, jusqu’à présent absentes (ou en tout cas imperceptibles et indolores) arrivent brutalement comme pour confirmer les dires de mon mari.

A partir de ce moment, je me suis pleinement laissée guider par mon mari qui a gardé le contrôle total de la situation, et ce malgré l’enchainement incroyablement rapide des événements!

22h16 : mon mari appelle les sages-femmes de garde à la clinique, leur explique la situation, elles demandent à ce que nous nous mettions en route immédiatement. Mon beau-frère doit nous déposer à la clinique, à 13 minutes de chez nous, seulement voilà, impossible pour moi de passer de la position debout à assise! Mon mari comprend alors tout de suite qu’on n’arrivera jamais à temps à la clinique…

22h23 : nous retournons dans le hall de notre immeuble et mon mari appelle une première fois les pompiers « Ne vous inquiétez pas. On vous envoie quelqu’un tout de suite Monsieur! » Ils le rassurent et lui donnent quelques conseils pour les minutes d’attente avant leur arrivée.

Je refuse alors de remonter dans notre appartement  « les pompiers auront moins de trajet jusqu’à moi si je reste dans le hall de l’immeuble » mon mari n’insiste pas devant mon entêtement.

22h26 : je supplie mon mari de les rappeler pour insister sur l’imminence de l’accouchement, je n’ai qu’une envie à cet instant précis : pousser! Bébé est là, prêt à naître, je le sais, je le sens.

Le pompier à l’autre bout du fil comprend alors que ses collègues n’arriveront peut-être pas à temps. Il explique à mon mari sur un ton très calme et extrêmement rassurant qu’il transfère notre appel au médecin de la BSPP pour que celui-ci puisse le guider par téléphone.

Le médecin pose quelques questions pour avoir plus d’informations pour nous aider au mieux. Les contractions sont quasi continues, je me cramponne à la rampe d’escalier et prie pour que les pompiers arrivent.

La sage-femme me demande de m’allonger mais une fois encore il m’est impossible de quitter la position debout, mon corps est comme bloqué en position verticale.

A ce moment là, mon mari fait un geste qui m’a profondément marquée et émue : il me prend dans ses bras avec une grande tendresse, j’ai l’impression d’avoir le poids d’une plume, et me dépose délicatement au sol, dans notre hall d’immeuble, aux pieds des boites aux lettres. Il s’assure que je sois le mieux installée possible, place son manteau sous ma tête en guise de coussin.

Il continue de répondre aux questions du médecin, pendant que j’essaie tant bien que mal de me retenir de pousser, et que je répète à haute voix « Il faut qu’ils arrivent ! Il faut qu’ils arrivent ! » Mon mari est d’un calme impressionnant, il me rassure tout en continuant sa conversation avec le médecin.

« Le bébé est là, je vois sa tête! » : je n’ai plus le choix, il me faut aider ce petit être à naître, mon mari est calme, serein, prêt à l’accueillir. J’ai confiance en lui, je sais qu’il gérera parfaitement la situation et que tout ira bien. On s’apprête à débuter tous les deux l’accouchement, guidés par le médecin…à ce moment là, les lumières apparaissent à travers la porte d’entrée de notre immeuble!

Ces petites lumières colorées, le gyrophare annonçait l’arrivée tant attendue des pompiers : le chef d’agrès pousse la porte d’entrée de l’immeuble et se retourne vers ses deux équipiers « Euh fissa-fissa les gars! »

Je suis marquée par leurs visages souriants, leurs regards bienveillants, et par la chaleur humaine qui se dégage de leur présence auprès de nous. Ils me semblent tellement détendus, je sens immédiatement qu’ils ont une maitrise parfaite de leurs actions, ils sont d’une précision dans leurs gestes, mais également d’une grande douceur.

Leur efficacité est impressionnante, chacun a un rôle, l’un se met au niveau de ma tête, et s’installe tel un dossier humain pour que je puisse avoir le buste dans la meilleure position possible, le deuxième s’occupe du matériel, et le chef d’agrès prend le relais de mon mari qui peut me rejoindre pour me tenir la main.

Les premiers cris de mon bébé résonne dans la cage d’escalier. Est-ce une fille, un garçon, peu importe, mon tout petit est là, tout contre moi !

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« J’ai assisté à l’accouchement de ma femme » Témoignage d’un papa

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