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Élève t-on les filles et les garçons de la même façon ?

 
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À cette question déjà posée par d’autres, nombreux sont les parents à avoir répondu : « oui mais en fait non ! ». Réponse alambiquée et symptomatique de la complexité du sujet !
Plusieurs paramètres rentrent en compte : le désir d’éduquer filles et garçons de la même façon dans les valeurs à transmettre et celui d’accompagner chaque enfant distinctement en faisant épanouir leur personnalité propre (ce qui inclut leur genre mais aussi leur caractère, goûts, talents). Bref de faire éclore leur unicité.

Aujourd’hui cette question est délicate car, après des siècles d’habitudes d’éducation, il y a eu la révolution de 1970 puis maintenant des idéologies qui s’entremêlent, sans compter notre propre éducation et image de la femme et de l’homme que nous avons et avec laquelle nous éduquons forcément nos enfants.

Ainsi, cette question est devenue un peu « tabou » car s’il s’avère qu’on n’éduque pas les filles et les garçons de la même manière, « peu en sont conscients ou n’osent l’admettre », nous rapportent des études françaises de 2015 sur ce sujet. Mais revenons sur les éléments de réponse à cette question qui se situe, je crois, sur plusieurs niveaux.

Niveau 1 : Oui, au niveau des valeurs, des chances, des soins, de l’affection 

Sans rentrer, ici, dans les cas plus délicats avec des fragilités et des blessures d’éducation, en général, aujourd’hui, les parents éduquent leurs enfants, filles ou garçons de la même façon dans le sens où ils vont leur donner les mêmes chances, les mêmes soins et la même affection.
D’autre part, les parents aiment transmettre de la même manière à leurs enfants, les valeurs qui leur tiennent à cœur : les valeurs humaines telles que le respect, la bienveillance, politesse, les valeurs du travail, familiales mais aussi les traditions, goûts et les passions familiales (musique, voyage), la foi... Sur ces plans là, aujourd’hui, les enfants reçoivent globalement de la même manière.

L’Histoire et le contexte dans lequel nous sommes, nous poussent aujourd’hui à être plus vigilants qu’avant sur le fait de ne pas léser tel ou tel sexe. Et c’est pour moi plutôt une bonne chose que de garder à l’esprit, le fait de respecter cette égalité des sexes qui vient d’abord de l’égalité des êtres humains. Mais de fait, si nous sommes égaux, nous ne sommes pas pour autant identiques. Et c’est là que ça s’affine ! Car par nature, nous sommes sexués. Nous naissons fille ou garçon et cette différenciation est réelle dans toutes les dimensions d’un être humain : d’abord dans son corps (à la naissance c’est d’abord le sexe de l’enfant qui nous indique son identité), puis dans son cœur et dans son esprit. Sans rentrer dans des listes de spécificités hommes-femmes qui ne pourraient être reçues que comme des clichés ou des étiquettes, je crois, surtout que la femme et l’homme sont immensément riches, complexes mais aussi immensément complémentaires dans cette différence. Ce qui m’amène dans cette réflexion à d’autres niveaux d’éducation…

Niveau 2 : Non car on éduque nos enfants en s’adaptant à tout ce qu’il est

On éduque nos enfants en s’adaptant à tout ce qu’il est : sexe, caractère, goûts, place dans la fratrie…

Dans notre volonté de parents de faire éclore l’unicité de chacun, nous allons être confrontés très tôt à cette différenciation fille-garçon car c’est la première différence avec les autres qu’il verra. Ainsi l’enfant va chercher lui même à savoir ce qui l’identifie à son sexe. Ces éléments déterminants vont se faire en fonction des comportements des autres filles et garçons de son âge, du modèle de ses parents et de ses relations avec ses frères et soeurs. En effet, la plupart des psychologues, insistent sur ce besoin qu’à tout enfant de se rassurer sur son identité. Cette première étape est nécessaire à sa construction.

Ce qui ne nous aide pas :

Le contexte très normatif

On a dans notre histoire collective, un certain nombre de représentations ancrées en nous, et dont nous avons du mal à nous débarrasser. Certes, on ne se débarrasse pas aussi facilement de siècles d´habitudes. Et dès qu´on attend un enfant, on commence à mettre en route ces représentations de façon inconsciente. Et cela donne un contexte très normatif dans lequel les enfants doivent se construire. Cela peut donner lieu souvent à de l’intégration dans le moule ou de la marginalisation voire de l’exclusion. Cela est vrai pour un garçon qui va choisir telle ou telle activité censée être pour les filles mais pour tous les autres choix de vie. La cour d’école est le 1er reflet de notre société normative qui a du mal à faire une place positive à la différence et à la complémentarité.

Le contexte de nos propres réactions sur ce sujet

Beaucoup de parents ne se considèrent pas encore très à l’aise avec leur identité sexuelle. En effet, très nombreuses sont les femmes qui ressentent la difficulté à s’épanouir en tant que femme dans ce monde et les hommes qui ont du mal à épanouir leur masculinité. Certains spécialistes n’hésitent pas à parler de crise de l’homme et de la femme. De fait, je crois, que nous tâtonnons encore sur ce sujet, et qu’après beaucoup d’écueils (machisme, féminisme en contre-réaction, asexualisation), nous commençons peut-être à entrevoir qu’il nous faut revenir à l’intérieur de nous-mêmes pour y voir nos richesses propres.
Ainsi en tant que parents, nous tâtonnons aussi en faisant avec ce que nous sommes. Parfois nous allons copier le modèle que nous avons reçu parfois nous faisons le contraire en réaction. Bref, tout ce qui est de l’ordre de la contre-réaction, du règlement de compte ne me semble pas juste, parce que pas libre. Cela ne me paraît donc pas la meilleure voie pour nos enfants.

Ce qui nous aide :

Trouver l’unicité de l’enfant

Je crois que le premier but devrait être de chercher ce que son enfant à d’unique : ce sera une foultitude de traits de caractère, de goûts, de forces et de fragilités qu’il vit dans son corps, son cœur et son esprit de garçon ou de fille. Pour cela, je crois qu’il nous faut d’abord sortir des clichés établis. Par exemple, les jeux. En tant que parents, finalement, on sait très bien que nos garçons ont tous joué à la poupée à un moment et nos filles au foot. Et c’est très bien car s’occuper d’une poupée va développer l’attention et le soin aux autres et les jeux de ballon, le besoin de se défouler, la dextérité… À nous d’analyser, libérés de ces clichés, ce que chaque jeu apprend. Il s’agit de sortir du « Code établi » sans rentrer dans une idéologie en opposition. Pas facile ! C’est une ligne de crête qui invite à se remettre en question, humblement dans le tâtonnement. Autre exemple, si on y réfléchit : apprendre à nos enfants à cuisiner, faire le ménage, repasser, bricoler jardiner… c’est, finalement, apprendre à l’enfant fille ou garçon, à être autonome, débrouillard et à aider les autres en commençant par ses parents à la maison. Je remercie au passage ma belle mère, maman de 7 enfants dont 6 garçons qui savent tous très bien s’occuper d’une maison !

Après, il y a les goûts qui se forment tous seuls en fonction de chacun. Ainsi une fille va aimer un instrument et le pratiquer avec ce qu’elle est, en tant que fille, française, droitière, ainée de famille, scientifique ou tout autre attribut qui la définit. Et de même, un garçon va pratiquer ce même instrument avec tout ce qu’il est.

Ensuite, il peut y avoir aussi une éducation différente aux comportements. En effet, on va apprendre le respect de l’autre mais nous pouvons affiner ceci en fonction des sexes. Par exemple : apprendre des gestes de galanterie à nos garçons, ce serait leur apprendre à mettre à l’honneur, non plus le sexe « faible » d’il y a quelques années, mais la femme dans toute sa beauté, sa force et sa fragilité que l’homme va reconnaître et saluer de cette façon en passant derrière elle. Pour les filles, c’est plus subtil peut-être… On pourrait leur apprendre à respecter les garçons en ne cherchant pas à les dominer et les contrôler pour qu’ils pensent et réagissent comme elles.

Quoiqu’il en soit, on aura beau essayer de les élever de telles ou telles façons, nombreuses sont les mamans, qui voient bien cette unicité et disent : « Je les éduque de la même façon au quotidien mais eux ne réagissent  pas pareil ».

Leur montrer la richesse de la complémentarité de l’autre sexe

Je pense que ce peut être l’une des clés de l’éducation pour un monde meilleur. Mais cela implique une introspection pour découvrir ce que la femme et l’homme sont vraiment. Claire de Saint Lager, a fait gros travail récemment sur la redécouverte de la féminité et ses multiples formes. Et d’autres aussi se sont lancés pour renouer avec cette belle réalité qu’être homme ou femme. Merci à eux !

Apprendre à nos enfants que l’homme et la femme sont différents et complémentaires me paraît crucial pour ne pas s’embrouiller ou lutter vainement contre une réalité qui est pourtant bonne. Il s’agit, en fait de comprendre que, dans nos différences, nous pouvons nous aider entre en fonction de nos forces et de nos faiblesses respectives. Leur apprendre que la masculinité et la féminité ne sont pas un combat. Leur apprendre à aimer l’autre sexe dans toute sa beauté, même si c’est parfois difficile, parce qu’il lui est nécessaire et l’aidera dans sa vie. Plus tard, il pourra porter un regard plus ajusté sur cette fameuse égalité hommes-femmes et verra très vite qu’au delà de l’égalité, il y a un trésor : l’adéquation, la complémentarité.

 

Bref, en se gardant au maximum de tomber dans tous ces écueils idéologiques, le message à faire passer aujourd’hui, c’est qu’un garçon peut se réconcilier avec sa part féminine sans remettre en cause sa virilité, et qu’une fille peut être féminine tout en assumant sa part masculine. Ce qui est difficile pour nous, parents, c’est que nous devons à la fois contourner les idées toutes faites à propos du masculin et du féminin, et en même temps encourager à développer la féminité propre à sa fille et la masculinité propre à son garçon et ce, pour chaque enfant car ils sont tous différents.

Véritable challenge d’éducation qui appelle beaucoup de liberté intérieure… Mais qui dit challenge dit récompense d’un enfant heureux, bien dans ses pompes !

 

© teresa y Leticia

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