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Diagnostic de fausse couche : Et si la vie défiait parfois la médecine ?

 
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Heureuse maman d’un petit garçon, Gaëtane ressent tous les symptômes d’une nouvelle grossesse en avril 2016. La prise de sang est positive avec des taux de Béta HCG qui doublent toutes les quarante-huit heures. Les signaux sont au vert…

Une première fausse couche

Malheureusement lors d’une échographie à 7 SA, le gynécologue ne voit à l’écran qu’une poche vide, à peine le commencement de quelque chose. Il lui diagnostique un œuf clair et lui annonce une fausse couche. Deux issues sont alors possibles : le curetage ou la voie médicamenteuse. Un choix cornélien qu’elle doit faire en deux jours seulement pour avoir un créneau disponible à l’hôpital… Ayant pris des conseils à droite à gauche, Gaëtane choisit le curetage en espérant retomber enceinte rapidement et confie : « Nous étions dans la peine et en vingt-quatre heures seulement, il fallait donner notre décision sur quelque chose que nous n’avions jamais envisagé jusque là, ayant eu un premier enfant sans difficulté. Heureusement, l’intervention se passe vite et bien. L’équipe médicale est aux petits soins sur les conseils bienveillants de mon gynécologue. J’attrape tout de même un streptocoque B suite à cela, mais je m’efforce de rester positive en pensant aux nombreuses femmes qui passent par là sans même en parler. Je décide de tourner la page et d’aller de l’avant ! »

De nouveaux symptômes de grossesse

« Plus d’un an après, j’ai l’impression d’être à nouveau enceinte. Les semaines passent, les symptômes parlent d’eux-mêmes. Nausées, fatigue… Craignant une nouvelle déception, je décide d’attendre le plus longtemps possible avant de consulter. Je fais un test de grossesse positif et une prise de sang avec un taux Béta HCG satisfaisant. Et prends enfin rendez-vous avec mon gynécologue pour une échographie de datation. Mon mari m’accompagne, car je crains une deuxième mauvaise nouvelle…

Une échographie de datation

Au vu des résultats sanguins, le gynécologue confirme bien la grossesse en cours et souhaite les croiser avec une échographie pour mieux les interpréter. A l’écran, apparait une très grande poche, malheureusement vide. Le gynécologue n’y décèle rien à part quelques bouts en formation. Logiquement, en partant de la date de mes dernières règles, je suis à un peu plus de 7 SA. Le médecin me précise qu’à ce stade, on aurait dû voir un embryon très net de plusieurs millimètres avec un cœur et un cerveau en développement. Pour lui, aucun doute n’est possible : rien n’est visible et il m’annonce une deuxième fausse couche.

Deuxième fausse couche : Des questions qui se bousculent

« Je suis anéantie. Les questions jaillissent. Et si j’avais du retard ? Le gynécologue refait ses calculs par acquis de conscience, mais confirme à nouveau la fausse couche. Une pensée m’assaille. Etant d’une famille où l’on a sans peine beaucoup d’enfants, je n’arrive pas à croire à cette nouvelle et me dis que je n’ai vraiment pas de chance… Je lui précise tout de même que ma mère a toujours eu du retard dans ses cycles, ce qui a perturbé à chaque fois la date estimée de ses accouchements… Et finis par lui dire que s’il n’est pas sûr à 100%, je préfère attendre. »

La programmation d’un curetage suite à l’annonce d’une fausse couche

« Mon gynécologue passe en très peu de temps à l’étape suivante, c’est à dire au curetage à programmer à l’hôpital de toute urgence. Il dit être très pris toute la semaine et me presse en me faisant comprendre qu’il n’était pas bon de laisser trainer une telle situation. Par prudence, en insistant à nouveau avec mon mari et en évoquant le cas de ma mère, nous convenons d’attendre une semaine de plus avant l’opération. Au fond de moi, j’ai très envie d’y croire ! Et à notre demande, nous programmons une dernière échographie de contrôle deux jours avant le curetage prévu à l’hôpital. »

« Et s’il y avait une bonne nouvelle ? »

Après une semaine atroce à vaciller entre doutes et espoir, je me prépare malgré moi à affronter le pire en me rendant à cette nouvelle échographie. Mon mari est là et le gynécologue nous accueille d’une façon étonnante : « Et s’il y avait une bonne nouvelle ? »

Un étonnant renversement de situation

« Je manque de tomber à la renverse. Comment peut-il annoncer cela après un diagnostic aussi négatif et tout ce qu’il m’a dit la dernière fois ? Je suis très énervée de sa remarque et le lui dis… L’échographie commence. En regardant l’écran, le gynécologue perd presque sa voix. Je n’ose même pas regarder, mais j’entends : « Attendez, je crois que… Il y a un bébé avec un cœur qui bat ! » Je le vois s’affairer dans tous les sens, mesurer, vérifier, revérifier. Puis il prend un air abasourdi pour nous annoncer que l’embryon a quadruplé de taille en une semaine. Comment est-ce possible ? Comment peut-on passer en si peu de temps de « quasiment rien » à l’écran à un véritable bébé avec un cœur qui bat parfaitement ? Mes larmes coulent toutes seules. Mon mari et moi n’arrivons pas à trouver les mots pour nous réjouir d’une telle nouvelle. Le choc est trop grand, l’angoisse encore présente ».

Des inquiétudes planent autour d’une éventuelle fausse couche

« Mon gynécologue émet de grandes réserves et appelle à la prudence : « Avec un tel retard inexpliqué, cela peut se finir en fausse couche d’ici trois mois ! »  Il met en cause une possible malformation du bébé. Je regarde mon époux. Nous sommes à la fois contents de cette nouvelle et stressés sans savoir quoi dire, ni penser. Nous n’en revenons pas ! Je cherche des explications. Mon gynécologue me dit que tous les indicateurs n’étaient pas forcément bons et encourageants. Je prends alors conscience de la catastrophe que cela aurait été si avec mon mari nous n’avions pas été suffisamment prudents et n’avions pas insisté pour attendre le plus tard possible un verdict sûr à 300%. Cela me fait tout de suite penser à mon « œuf clair » d’il y a un an et je commence à le questionner en lui disant que j’avais peut-être ce même retard à l’époque. Il m’assure du contraire, mais rien ne me convainc à 100%. Le doute persiste et nous sortons avec mon époux complètement « sonnés ». » 

L’erreur est humaine, le médecin aussi

« Nous sommes restés perplexes en pensant à ces médecins surpuissants dont on a l’impression que plus rien ne leur échappe. Qu’avec leurs savants calculs et une échographie rapide, le verdict tombe tel un couperet. Ont-ils perdu le sens de la vie qu’ils ont entre les mains ? A force de voir des cas, qui se ressemblent, sont-ils blasés au point de tous les mettre dans le même panier sans les étudier réellement indépendamment ? A la minute où mon gynécologue a vu cette fausse couche, j’ai eu l’impression d’être devenue son prochain cas de curetage… Loin de moi l’idée de remettre en doute chaque diagnostic, j’ai toujours fait confiance à ce médecin que je trouvais humain, compétent et attentif. Contrairement à mon précédent gynécologue qui avait inversé mon dossier avec celui d’une autre patiente sans aucune excuse. Mais dans un cas aussi grave, n’aurait-il pas dû faire preuve de plus de prudence ? Des parents sont en jeu, une famille aussi. Un peu plus et nous passions à côté de la vie de notre petit bébé ! »

Epilogue

« Il y a quelques semaines, j’ai passé l’échographie officielle des trois mois de grossesse avec un grand spécialiste, un médecin profondément compétent qui ne parle que pour dire des choses dont il est sûr. Il est resté silencieux pendant tout l’examen, mais a fini par conclure : « ce petit bébé va bien. Tout est archi normal avec un très bon développement ». Provoquant sans le savoir un immense soulagement pour mon mari et moi, même si nous étions déterminés à accueillir ce bébé jusqu’au bout. Encore traumatisée de cette histoire, je lui ai alors parlé du diagnostic de son confrère. Il m’a révélé avoir vu quand il était Chef de Clinique à l’hôpital « plus d’un médecin qui dégainait plus vite que son ombre à ce sujet ». Il me confiait les avoir eus particulièrement à l’oeil pour des soi-disant fausses couches qui s’avéraient ne pas en être quelques semaines plus tard… Cela pousse sérieusement à réfléchir ! Cela ne sert à rien d’aller trop vite et il faut savoir aussi s’écouter. Laisser un peu de temps permet de prendre du recul. Il peut arriver qu’un médecin se trompe… La nature est bien faite et c’est elle qui dicte sa loi ! »

Pour aller plus loin :

Le livre noir de la gynécologie de Mélanie Déchalotte est édifiant. La journaliste de France Culture recueille de nombreux témoignages sur certaines dérives devenues trop courantes en France. Restons vigilantes ! Le livre est en vente ici !

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Laetitia d’Hérouville

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