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Des mamans des 4 coins du monde nous racontent leur confinement

 
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LE CONFINEMENT A L’ETRANGER

  • Que trouvez-vous le plus dur dans le confinement ?

Ces mamans expatriées vivent en Asie, en Afrique, en Australie ou en Amérique, confinées avec leur famille dans un pays qui n’est pas le leur et avec l’impossibilité de pouvoir se rendre en France. En plus de devoir endosser la casquette de maîtresse et de réorganiser le quotidien, des problématiques plus spécifiques se posent à elles, comme la question du ravitaillement.

« Tout est importé ici, explique Fanny, qui habite au Zimbabwé depuis sept mois avec ses quatre garçons. Des éventuelles pénuries sont évoquées. » Pour Priscille, qui habite à l’île Maurice depuis cinq ans, « avoir assez dans son frigo et son placard pour nourrir toute la famille est devenu un casse-tête ! Les supermarchés ont fermé une semaine puis ont rouvert au compte-goutte, les habitants peuvent venir faire leurs courses en 30 minutes, en suivant un ordre alphabétique et un parcours balisé dans le magasin sans possibilité de faire demi-tour, c’est très stressant ! »

Virginie, de son côté, à Taiwan avec ses trois enfants, se sent en sécurité et privilégiée : « Les pays d’Asie du Nord sont montrés en exemple pour leur gestion de la crise. La pandémie est bien gérée par le gouvernement taiwanais et nous avons la chance de ne pas être confinés grâce à des mesures strictes et parfaitement respectées. » Cela n’empêche pas la peur d’être présente : « Nous sommes loin, nous savons que s’il arrive quelque chose à un proche en France, nous ne pourrons pas être présent… »

Une situation douloureuse que Lucie et sa famille, au Mexique, viennent de traverser : « ma belle-mère est décédée et nous avons dû vivre ça de loin, sans pouvoir rentrer pour assister aux funérailles et se serrer les coudes avec notre famille. La distance est une épreuve qui s’est ajoutée au deuil… »

  • Avez-vous envisagé de rentrer en France ?

Pour une majorité de ces mamans expatriées, la réponse immédiate est négative.

« Pour aller où ? » s’interroge Marie-Pierre, qui habite au Texas depuis un an avec ses quatre enfants. « En France nous devrions loger chez nos parents, hors de question de risquer de les contaminer en prenant l’avion ! Nous avons choisi de construire notre vie ici pour le moment, nous restons ! » C’est aussi l’avis d’Anne, qui habite au Maroc depuis quatre ans : « La situation en France n’est pas meilleure qu’ici, cela n’aurait pas de sens et nous n’avons pas de maison en France ! »

Constance habite au Gabon depuis quatre ans et est plus prudente : « Pour l’instant, la situation est bonne ici et notre cadre de vie plus facile, mais nous restons en alerte et sommes prêts à rentrer quand la situation l’exigera. »

Héloïse, elle, est installée en Australie depuis seulement cinq mois avec sa famille. « Les points forts qui nous ont fait nous lancer dans cette aventure disparaissent avec le confinement. Si nous avions su, je ne suis pas certaine que l’on serait partis… Mais cette expérience à l’étranger, malgré les difficultés, sera sûrement très enrichissante ! » conclut-elle, confiante.

Lorraine et son mari, eux, ont fait le choix du retour. Depuis un an et demi, ils habitent Amsterdam avec leurs deux enfants en bas âge, dans un petit appartement. « Dès que mon mari est passé en télétravail, nous avons choisi de rentrer, car nous avons la chance d’avoir une maison à la campagne disponible en France. »

Pour d’autres, le retour leur a été imposé, comme Stéphanie, qui vient de quitter la Côte d’Ivoire avec ses deux garçons, sur décision de l’entreprise de son mari. « Mon fils a un suivi médical important, c’est préférable d’être en France pour le moment puisque les allers-retours sont impossibles, précise-t-elle. Mais la séparation avec mon mari est rude. C’est toujours tellement compliqué de se retrouver ensuite et de reconstruire un quotidien ensemble, les femmes de militaire le savent bien ! »

  • Qu’est-ce qui vous permet de mieux vivre ce confinement ?

Priscille, qui a l’habitude d’échanger de nombreux messages avec ses proches, s’est fixée d’appeler quelqu’un tous les jours. « J’apprécie ce moment de socialisation et de reconnexion avec le monde extérieur ! » Elle explique aussi avoir adapté ses habitudes de maman à la situation : « Je ne me fixe pas de grands objectifs sinon je serais frustrée de ne pas les atteindre et tout le monde pâtirait de ma mauvaise humeur et de mon manque de patience ! »

Héloïse confie qu’avec ses trois garçons très actifs, elle a construit un planning « à la demi-heure près pour structurer la journée et alterner les moments de jeux, activités, lecture, repas etc. C’est autant pour m’aider à ne pas perdre pied que pour les maintenir occupés ! »

  • Voyez-vous des points positifs à la situation ?

Fanny peine à en trouver : « Si nous étions en vacances, pourquoi pas ! Mais là il faut faire travailler les enfants tout en travaillant moi-même, c’est rude ! »

Pour Caroline, qui habite à Shanghai depuis huit ans, le ralentissement du rythme de son mari et de ses voyages professionnels est un vrai atout familial ! Florence, aux Bahamas, remarque : « les enfants n’ont jamais été aussi complices ! Ils rivalisent de créativité et m’aident beaucoup plus qu’avant ! » Chez Marie-Pierre aussi, « les enfants se montrent plus autonomes et prennent des initiatives pour aider ! »

Anne termine : « le point positif est sans aucun doute le retour à l’essentiel, loin du consumérisme. Nous nous sommes recentrés autour du noyau familial et d’activités simples ! »

L’ECOLE A LA MAISON

  • Comment se passe la continuité pédagogique ?

Caroline reconnait que la première semaine a été chaotique. « Les enseignants utilisaient tous une plateforme ou application différente ! ». Même constat pour Florence : « On croule sous les recommandations de toute parts avec les mails des enseignants, les échanges entre parents, les plateformes pour envoyer et recevoir les devoirs… tout cela multiplié par quatre enfants ! Au bout d’une semaine, on a tout fait différemment, rendu les aînés autonomes et déscolarisé le petit en moyenne section qui était censé lui aussi rendre des devoirs sur l’ipad ! »

Pour Marie-Pierre, institutrice, la gestion des écrans et des horaires est également compliquée : « j’ai établi un temps de travail via le chat le matin pour moi sur la plateforme de l’école et en même temps je jongle avec les devoirs des enfants, je corrige les devoirs de mes élèves (sur écran encore) pendant la sieste ou le soir, c’est épuisant ! ». Pour Anne aussi, il est compliqué d’organiser les journées des enfants autour des écrans pour le travail « alors que nous les avons toujours bannis de la maison en expliquant sans cesse pourquoi ils étaient nocifs ! »

A Taïwan, les écoles locales sont toujours ouvertes et les enfants s’y rendent avec masque, gel de désinfection utilisé toute la journée et prise de température régulière. Dans les écoles internationales, fermées elles, les élèves comme les enseignants sont habitués à travailler avec un environnement numérique. Mais cela demande à Virginie cinq heures de supervision du travail par jour en moyenne. « Je ne me plains pas, je préfère saluer le travail des enseignants, très présents pour répondre aux élèves, organiser des vidéoconférences et trouver des activités motivantes ! »

  • Avez-vous des astuces à partager ?

Pour Héloïse, il est essentiel de ne pas se mettre de pression : « On fait de notre mieux, les circonstances sont exceptionnelles ! Ils ont donc droit à un dessin-animé par jour et les marques et dessinateurs qui proposent du contenu gratuitement pour nous aider m’aident beaucoup ! »

Même mot d’ordre pour Florence : « le lâcher prise ! Je doute que quelques mois d’apprentissage revus à la baisse changent l’avenir de nos enfants, en revanche, ce qui peut changer leur quotidien, ce sont des parents détendus qui réussissent à profiter de cette nouvelle proximité pour faire de cette parenthèse un souvenir d’union familiale ! »

Isabelle a quatre enfants, habite au Québec depuis presque quatre ans et est formatrice en discipline positive. Dès le début du confinement et de l’école à la maison, des règles ont été mises en place lors d’un conseil familial : « chacun a pu dire ce dont il avait besoin pour que cela se passe bien et pour chaque point nous avons réfléchi à ce qui permettrait de respecter ces besoins, qu’il s’agisse d’horaires, de place physique ou de règles. Un enfant qui a du mal à s’ennuyer peut aussi faire une liste de choses qu’il aime faire et piocher dedans chaque jour. » « Nous avons aussi, ajoute-t-elle, décidé ensemble de faire une animation deux fois par semaine. Nous avons déjà fait une soirée Italie, Héros de dessins-animés, Mer. On s’amuse et cela crée des liens particuliers ! »

  • Que trouvez-vous le plus difficile ?

Constance, au Gabon, répond sans hésiter : « être 24/24 avec mes enfants alors que j’ai un besoin quotidien de solitude et de bulle… » Priscille renchérit : « Le plus dur est de n’avoir aucun relai, ni nounou, ni école, ni activités extérieures, ni mari en télétravail ! » Même discours chez Florence : « devoir assumer tous les rôles à la fois et ne pas avoir une seconde de répit ! On ne peut jamais appuyer sur le bouton pause ! » Pour Anne, il s’agit avant tout de « ménager le stress, le rythme et les besoins de chacun, enfants comme parents ! »

APRES

  • Comment voyez-vous les prochains mois ?

Chez toutes ces mamans expatriées, la peur de ne pas pouvoir rentrer passer les vacances d’été en France est très présente. Ces retrouvailles sont toujours très attendues et ressourçantes. « Nos amis et nos familles nous manquent tellement, une année sans les voir c’est très long ! » explique Florence. « Je n’ose pas y penser, murmure Anne, j’ai peur que cette période se prolonge indéfiniment… » « Il y a beaucoup d’incertitudes avec la crainte de tensions politiques et sociales, ajoute Fanny. » Héloïse se raisonne : « Je pense que la clef n’est pas de se projeter mais plutôt de vivre au jour le jour, tout un programme ! »

  • Quelles sont les choses que vous avez le plus envie de faire après le confinement ?

« Organiser un super barbecue à la maison et danser jusqu’au bout de la nuit ! » répond Florence depuis les Bahamas. « Retrouver mes copines autour d’une soirée ! » rechérit Anne au Maroc. Et même « partir en week-end avec mes copines ! » ajoute Constance au Gabon.

L’envie du voyage reste très présente également. Surtout pour Héloïse, qui vient seulement d’arriver en Australie : « Dès qu’on le peut, on ira découvrir le pays ! » « On a très envie de profiter du printemps et de l’été après nos mois de froid et de neige », continue Isabelle au Québec.

C’est enfin un vrai besoin de calme et de solitude qui ressort : « Aller chez le coiffeur et faire une longue sieste sans interruption » soupire Priscille à Maurice. « Du shopping ! » s’exclame Stéphanie. « Éteindre plus de deux jours mon ordinateur… et entendre le silence ! » termine Marie-Pierre au Texas.

Clarisse

@lesptitsblonds

Crédit : @Sondeflor

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