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Jumeaux monozygotes – ces frères ou sœurs pas tout à fait comme les autres…

 
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Les jumeaux monozygotes fascinent. Du festival breton organisé en leur honneur, aux émissions de télévision qui leurs sont consacrées, ce lien originel et cet ADN quasi identique font régulièrement l’objet d’études, d’analyses voir d’expériences sur la puissance des relations et le fonctionnement de ces frères ou sœurs pas tout à fait comme les autres.

Mais au delà de ce couple fraternel, il est temps de rendre aux autres enfants de la fratrie leur place et leur singularité et de reconnaître leurs difficultés : qu’elles s’appellent Béatrice, Amélie, Françoise* ou Laurie, elles sont mères, sœurs ou bien jumelles monozygotes elles-mêmes. Elles nous parlent de ces fratries un peu particulières ou comment se vit le lien extraordinaire qui lie deux dès leurs et comment chacun a pu trouver sa place.

Jumeaux monozygotes – Ce lien extraordinaire

Béatrice évoque le « coup de projecteur » qu’a vécu sa famille lors de la naissance de ses jumeaux.
Forcément, chez Béatrice, la situation est encore un cran plus complexe : ce n’est pas « juste » le petit quatrième qui s’est annoncé, mais aussi et en même temps le cinquième et le sixième ! Des triplés ! Des triplés au sein desquels deux des enfants sont monozygotes : une fille et deux garçons. Ils sont jeunes, ils ont déjà une famille magnifique, mais voilà que sans le vouloir on parle maintenant d’eux dans les dîners, à la sortie de l’école, tout le monde ou presque a entendu parler de la famille « aux triplés ». « Mon aînée m’a dit un jour « mais on n’était pas intéressant avant les triplés ?! » comme si les triplés étaient les pivots de l’identité familiale. Moi même, bien que très fière d’avoir pu mener à terme cette grossesse extraordinaire, j’ai eu le besoin de reprendre le travail et ne pas être « la maman de… ».

Et qu’en est-il de la relation de sa petite fille avec ses frères monozygotes ?

« Mes fils se ressemblent énormément, tout le monde les confond, et il y a un truc très fort entre eux deux, c’est impressionnant. Ils entendent quotidiennement «mais tu es qui toi ? ». Petite, ma fille se présentait toujours elle aussi. J’ai fini par comprendre pourquoi elle faisait ça : on ne lui demandait jamais qui elle était, à elle ! » Dur dur donc de percer le bloc que forme ces deux enfants.
« Ma fille a été bouleversée quand elle a découvert qu’au delà du cercle triplés, elle avait une sœur de deux ans et demi son aînée avec laquelle elle pouvait faire binôme. »

Jumeaux monozygotes – un drôle de regard sur notre famille

Amélie a cinq enfants. Les deux dernières sont jumelles. Amélie voit sa fratrie scindée en deux blocs : le bloc des trois grands et les deux petites. « les petites, c’est un roc, un bloc qu’on ne scinde pas en deux. Et je pense que les autres le comprennent très naturellement. » Néanmoins, parmi les « grands » ; deux garçons et une fille, Amélie constate que le plus dur est pour sa fille « quand elle est avec les jumelles c’est la dispute. Quand elle est avec les garçons, qui sont très proches, c’est pareil. Je fais très très attention à elle. ».

Tout comme pour Béatrice, Amélie reconnaît que le regard des gens sur leur famille est ce qu’il y a de plus pénible « les gens nous arrêtent dans la rue, intrigués par la gémellité de nos blondinettes, Ça aimante le regard des gens ». Béatrice en plaisante néanmoins « de toute façon, chez nous, c’est la composition de la famille entière qui est extraordinaire, et pas « juste » les triplés ! »

Jumeaux monozygotes – Comment vivre à leurs côtés ?

Pour Françoise, issue d’une fratrie de trois et ayant deux frères aînés monozygotes, les choses sont compliquées : « J’ai longtemps eu besoin d’occuper le terrain « pour deux », d’être moi aussi visible pour l’extérieur et ne pas rester « le sœur de… ». Naître dans l’ombre de cette première naissance extraordinaire a été un poids, ou comment obtenir de la reconnaissance pour ce que l’on est alors qu’on ne regarde que les deux autres pour leur exceptionnelle singularité, qui plus est lorsqu’ils mesurent près de deux mètres et sont à la fois sportifs et brillants».

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, les relations ont toujours été très mauvaises et elle n’a jamais pu entretenir des relations fraternelles avec ses aînés. « Ça doit venir de leur gémellité» lui disait-on, fataliste. Aujourd’hui, Françoise n’a plus aucun contact avec ses frères. « J’ai essayé beaucoup de choses pour tisser des relations à tout du moins cordiales et ça n’a jamais été possible. J’ai donc tous les inconvénients d’avoir des frères sans aucun avantage. A nos âges, le problème ne vient plus de la gémellité.» Et Françoise de croire, « si nous avions été quatre, les choses auraient sans doute été différentes, avoir un frère ou une sœur « normal » m’a beaucoup manqué. Me manque toujours ! ».

Jumeaux monozygotes – Laisser la place aux autres

Tandis que de son coté, Laurie, elle-même jumelle monozygote, ne fait aucune différence affective entre son « double » et sa grande sœur au point de ne pouvoir décider quelle marraine sera celle de son premier enfant et de les choisir toutes les deux. « Notre sœur a sept ans de plus que nous, la difficulté pour elle n’a sans doute pas été notre gémellité mais la fin de son statut d’enfant unique. ». Laurie reconnaît que sa sœur n’a quasiment aucun souvenir d’elles, petites. Tandis que de son coté, ce sont les chamailleries et les bêtises faites à deux qu’elle retient.

Tout a changé avec l’entrée au collège :« Je me souviens très nettement d’une conversation que nous avons eu toutes les trois, une vraie conversation de sœurs. A partir de ce moment, vers onze ans donc, notre relation est devenue très forte, on a partagé beaucoup de choses et nos liens sont devenus très forts. Elle avait, et a toujours, ce rôle de grande sœur comme on les imagine : qui écoute, qui conseille, qui console, de la même manière pour l’une et pour l’autre. Elle a été là, et elle est toujours là pour moi, pour nous, comme une grande sœur, une amie, à qui on peut tout dire, parler de tout ! ». Laurie se souvient avec malice du jour ou on les a pris pour des triplées : « On a joué le jeu ! »

 

Le lien unissant des jumeaux monozygotes est très profond :« magique », «fascinant»,«impressionnant», «unique» sont les termes qui reviennent systématiquement. Toutes reconnaissent la nécessaire recherche d’individualisation de ces enfants, frères ou sœurs un peu spéciaux, de ne pas les enfermer dans un duo opaque afin qu’ils deviennent des adultes épanouis. Et si dans cette tâche difficile, les premiers alliés des parents étaient justement leurs « autres » enfants ?

* Le prénom a été modifié.

Christel
© photo Albane de C, photographe des familles

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